INJUSTIFIABLE !
Pour économiser 2,2 millions sur un budget de 1,2 milliard, le Conseil administratif à majorité rose-verte taille dans les mécanismes salariaux du personnel de la petite enfance. Nous nous sommes entretenu·e·s à ce sujet avec Valérie Buchs, secrétaire syndicale au SIT.
Les éducs de la petite enfance ont réussi deux belles mobilisations en septembre et octobre avec 400 participant·e·s dans la rue, peux-tu nous expliquer ce qui se passe ? Fin juin, les organisations du personnel ont été informées par le Conseil administratif (CA) de la Ville de Genève que la subvention aux institutions de la petite enfance serait réduite de 2,2 millions. Ce même CA a fait pression sur les employeurs pour qu’ils dénoncent la convention collective de travail (CCT) afin de permettre le gel des mécanismes salariaux (prime d’ancienneté, indexation du coût de la vie, annuités et 13e salaire progressif).
Déjà que le personnel du secteur subventionné a des conditions de travail et de retraite de 15 % inférieures à celui de la Ville, cette attaque est d’autant plus choquante qu’elle vise un secteur majoritairement féminin.
Est-ce récent que ces personnels se mobilisent ? Non, le personnel s’organise avec ses organisations (SIT, SSP et associations professionnelles AGED et ACIPED) dans le cadre de la CCT. Ainsi, les salarié·e·s ont participé à la Grève féministe autour de la revalorisation de leurs métiers essentiellement féminins.
Deux autres sujets mobilisent : la question de la précarité des personnels remplaçants (travail sur appel, tout petits pourcentages) que nous souhaitons voir stabilisés et celle de la prise en charge par des personnels qualifiés des enfants avec des besoins particuliers. Ces deux questions demandent des moyens pour renforcer les effectifs.
Les suites, c’est quoi ? Début novembre, lorsque le CA aura pris connaissance des nouvelles projections de rentrées fiscales, il pourra nous dire s’il confirme son choix de faire payer aux employé·e·s les cadeaux fiscaux faits aux entreprises dans le cadre de la RFFA. Mais la position du CA est insoutenable : la majorité des groupes politiques au Conseil municipal s’est opposée aux coupes dans les mécanismes salariaux.
Nous voulons le maintien de la CCT jusqu’à l’aboutissement du projet de municipalisation des crèche, étape importante pour aller vers un service public de la petite enfance prenant en compte les besoins des parents et du personnel.
Propos recueillis par Thomas Vachetta