Des luttes syndicales convergentes
Placé sous le signe des revendications syndicales interprofessionnelles, le 30 octobre a vu des milliers de travailleurs·euses prendre la rue à Genève, Olten, Zurich et Bellinzone : « Pas de reprise sans nous ! »
À l’appel d’Unia et des syndicats genevois, des travailleuses·eurs de nombreux secteurs que la crise du Covid a laissés dans une grande souffrance, comme la construction, la vente, l’artisanat et l’industrie, ont convergé à Genève. Celles et ceux qui ont continué de travailler au plus fort de la pandémie sont souvent par ailleurs les moins reconnu·e·s et les moins protégé·e·s. Le monde syndical demande donc un renouveau, fait de salaires qui augmentent, d’une retraite digne et d’horaires qui cessent de se flexibiliser. Parce que la crise du Covid-19 a creusé les inégalités sociales, les travailleuses·eurs s’attaquent aux profits du patronat, en réclamant plus de temps et d’argent. Cette démarche s’est voulue interprofessionnelle et convergente, sans laisser de côté les revendications propres aux différents métiers. Focus sur celles de la vente et de la construction.
Vente : des horaires qui préservent la vie privée et une légitimité syndicale réassénée
Les vendeuses·eurs sont à nouveau sous pression concernant les horaires d’ouverture des magasins. Alors qu’à Lausanne un accord paritaire vient d’autoriser six nocturnes jusqu’à 20 heures durant les jours précédant Noël, à Genève, c’est une nouvelle menace qui pèse sur la loi sur les horaires d’ouverture des magasins (LHOM) : en contournant l’obligation de négocier avec les représentant·e·s des salarié·e·s, Genève veut imposer une heure supplémentaire d’ouverture les samedis. Le camp bourgeois désire en effet se débarrasser de la nécessité d’avoir l’accord des syndicats de la branche et des compensations pour le personnel afin de maximiser les horaires d’ouverture. Les vendeuses·eurs luttent donc non seulement pour des horaires préservant leur vie privée, mais également pour rappeler que rien ne peut se faire sans qu’ils et elles ne s’assoient à la table des négociations. La bataille des horaires est aussi celle des droits syndicaux.
Construction : les bâtisseurs·euses en première ligne face aux dérèglements climatiques
Dans le bâtiment, les revendications portent sur la nécessité d’augmenter des salaires qui stagnent et sur l’importance de faire barrage à la précarisation. La construction est en effet minée par la sous-traitance qui crée des catégories d’ouvriers·ères sous-payé·e·s.
De plus, la pandémie et le réchauffement climatique rendent la protection de la santé de plus en plus compliquée dans l’exercice des différents métiers. Le gros- et le second-œuvre demandent donc que ces problématiques soient prises en compte par les autorités et, notamment, que les normes liées aux intempéries, à la canicule et au grand froid soient renforcées par la mise en place d’un fonds cantonal pour une transition écologique socialement juste.
Marlène Carvalhosa Barbosa Térence Durig