20 mars dans la rue contre la guerre et les occupations
20 mars dans la rue contre la guerre et les occupations
Le 20 mars dernier, les bombes américaines commençaient à pleuvoir sur lIrak. George W. Bush, soutenu par le premier ministre britannique Tony Blair, déclenchait une guerre dagression coloniale pour mettre la main sur le pétrole irakien et affirmer lhégémonie mondiale de Washington. En effet, le primat des grandes compagnies étatsuniennes ne sappuie pas seulement sur les prétendues «lois du marché», mais sur le poing de fer du Pentagone, assisté par un arsenal de mesures policières sans précédent, qui inspire, dans notre pays, une droite aussi libérale que liberticide.
Chacun-e pouvait constater le 20 mars dernier, que le «moins dEtat» des partisans de la globalisation capitaliste, cétait certes moins de sécurité sociale, moins de services publics pour toutes et tous, encore moins de démocratie aussi, mais que lEtat des capitalistes américains était bien là, aux ordres, prêt à tuer, plutôt plus que moins, au service de leurs profits.
A la veille du déclenchement de cette guerre dagression foulant au pied le droit international et la charte des Nations Unies, lambassadeur des USA en Suisse, Mercer Reynolds, déclarait au Matin: «ce nest pas une question de preuves, cest une question de confiance: soit vous croyez les Etats-Unis, soit vous ne les croyez pas.» Il avait raison, les «preuves» des allégations américano-britanniques concernant les «armes de destruction massive» de Saddam Hussein, une année doccupation na pas pu en fournir lombre.
A tel point que Blair se voit acculé à faire condamner la BBC pour tenter de museler définitivement les médias en se servant dun Lord Hutton, dont les hauts faits incluent le «blanchissement» du massacre de Bloody Sunday en Irlande du Nord (1973), qui a vu larmée britannique tirer sur des civils sans armes revendiquant leurs droits, lintervention en faveur de Pinochet pour lui permettre déchapper à la justice, et autres exploits du même acabit…
Lambassadeur américain voulait quon croie les USA sur parole. Cest peine perdue. Il devient, en effet, de plus en plus clair aux yeux du monde, que le gang de Bush & co na quun seul agenda, celui du profit, de la domination et de lexploitation du monde entier pour les décennies à venir pour ce «nouveau siècle américain» quil appelle de ses voeux.
Par contre, la «croyance» selon laquelle la résistance est inutile mérite dêtre contestée. Lan dernier, le 20 mars, mais surtout le 15 février, des millions dopposant-e-s sont descendus dans la rue pour crier leur refus de la guerre. En Suisse ce sont des dizaines de milliers de manifestant-e-s, qui ont participé à cette mobilisation historique. Mais, la guerre a eu lieu et lespoir de lempêcher a été déçu…
Pourtant les choses ne se passent pas comme lespéraient les agresseurs. Lan dernier, le 20 mars toujours, le président de la Confédération Pascal Couchepin faisait cette déclaration honteuse devant les deux chambres du parlement helvétique: «Les faits sont là: la guerre est déclenchée et nous ne pouvons pas revenir en arrière. Il nous reste à espérer que lintervention américaine pourra contribuer à rétablir une certaine stabilité dans un pays où la population en a un grand besoin.»
Cette attente dune paix coloniale imposée par la force, a elle aussi été déçue. Les Etats-Unis devront se retirer dIrak, comme ils se sont retirés du Vietnam, comme les occupants israéliens devront se retirer des territoires occupés, et larmée russe de Tchétchénie Quand? Cela dépend aussi de nous, des peuples du monde, de notre capacité à agir à «globaliser la lutte et à globaliser lespérance» pour reprendre les conclusions de lAssemblée générale des mouvements sociaux réunis à Mumbai en janvier.
Cest dans cet esprit qua été lancé, au FSM, un appel à faire du 20 mars, anniversaire de lagression américaine, une journée de mobilisation mondiale la plus massive possible contre loccupation de lIrak, mais aussi contre celle de la Palestine et de la Tchétchénie, contre la prétendue «guerre contre le terrorisme». En Suisse aussi cette mobilisation se prépare et se concrétisera par une manifestation nationale à Berne. SolidaritéS en sera, nous vous invitons tous et toutes à en être avec nous!
Pierre VANEK