Palestine

Israël est un régime d’Apartheid… What else ?

Après les rapports des organisations des droits humains de Human Rights Watch, Yesh Din et B’Tselem en 2021, c’est au tour d’Amnesty International de qualifier d’apartheid le régime politique israélien, en s’appuyant sur une enquête menée de 2017 à 2021.

Un manifestant porte un drapeau palestinien
Rassemblement en soutien à la Palestine, Genève, 15 mai 2021

Amnesty a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à imposer un « embargo » sur les ventes d’armes à l’État israélien et des « sanctions » contre les dirigeant·e·s et officiel·le·s israélien·ne·s « les plus impliqué·e·s dans le crime d’apartheid ». L’ONG s’est également jointe à la revendication des organisations palestiniennes de défense des droits humains de demander à la Cour pénale internationale (CPI), qui a diligenté l’an dernier une enquête pour « crimes contre l’humanité » contre les Palestinien·ne·s, « d’ajouter le crime d’apartheid » à son dossier.  Ces exigences d’Amnesty vont beaucoup plus loin que celles formulées par Human Rights Watch et B’Tselem l’année passée. 

Les dirigeant·e·s israélien·ne·s ont de leur côté condamné le rapport d’Amnesty et, pour certain·e·s, accusé l’organisation d’antisémitisme en raison de ces critiques. 

Rien de nouveau, mais… 

Les organisations de défense des droits humains palestiniennes comme Al-Haq, Adalah et Al Mezan ont défendu depuis bien plus longtemps la caractérisation d’apartheid pour désigner le régime israélien. Amnesty note d’ailleurs dans son rapport que les organisations palestiniennes et les défenseurs·euses des droits humains, qui ont mené des actions de plaidoyer et des campagnes contre l’apartheid israélien, sont la cible de la répression israélienne depuis des années en guise de punition pour leur travail.

Alors quelle différence peut apporter un énième rapport confirmant les propos et expertises des défenseur·euses des droits humains palestiniens et internationaux qui dénoncent depuis des décennies le crime d’apartheid du régime israélien ? 

En premier lieu, Amnesty International est un formidable réseau pour faire connaître au plus grand nombre la situation d’apartheid en Palestine, avec environ 10 millions de membres et de sympathisant·e·s à travers le monde. Amnesty a également accompagné le rapport écrit par un cours en ligne de 90 minutes intitulé Déconstruire l’apartheid d’Israël contre les Palestinien·ne·s et un mini-documentaire de 15 minutes disponible sur YouTube. 

Politiquement, le rapport d’Amnesty est un signe fort qu’une analyse allant au-delà de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza en 1967 est en train de se généraliser. Il faut revenir à la création de l’État d’Israël en 1948 et aux objectifs de ses dirigeant·e·s pour comprendre les sources du régime d’apartheid en Palestine. 

La preuve répétée du caractère d’apartheid, raciste et colonial d’Israël doit renforcer notre solidarité avec la lutte du peuple palestinien pour sa libération et son émancipation. 

Joe Daher