Frontex

Les luttes de terrain, seul rempart face aux violations de droits humains

En faisant croire à la population que la votation portait sur une acceptation ou un refus de l’Europe de Schengen, le Conseil fédéral a réussi à faire peur à la majorité. Cependant, le débat n’est pas clos.

Manifestation contre Frontex
« La forteresse Europe doit tomber », manifestation contre Frontex, Berne, 23 avril 2022

Le Conseil fédéral a pris un engagement en affirmant que le Oui permettra d’améliorer « de l’intérieur » le respect des droits fondamentaux. Ce faisant, il reconnaît la responsabilité de la Suisse dans les pratiques de Frontex : la mort de dizaines de milliers de personnes aux frontières extérieures de l’Europe, les refoulements illégaux, l’absence de contrôle indépendant du respect des droits humains et l’opacité de la plus grande agence de l’UE.

De la même manière, les organisations comme Amnesty devront répondre de leur absence de prise de position sur cette votation, face aux nouveaux drames qui surviendront. Bien que les partisan·e·s du système tout-sécuritaire Frontex continuent de prétendre que l’agence peut être améliorée. C’est faux. En cloisonnant les frontières et en érigeant des murs, les autorités européennes – et la Suisse – encouragent les violences, font le jeu d’États autoritaires, renforcent les réseaux criminels et alimentent l’industrie de l’armement.

Naufrages et plaintes

Les révélations de ces dernières semaines ont souligné ce que l’on sait depuis longtemps : Frontex ne sauve pas, mais mène une guerre contre les migrant·e·s. Frontex ne dispose pas de navires de sauvetage en Méditerranée, mais observe depuis les airs comment les gens se noient. Dans d’autres cas, les bateaux sont signalés et les garde-côtes libyens les ramènent de force en Libye. 

Les plaintes juridiques contre Frontex se multiplient, le Parlement européen a voté contre la décharge du budget de Frontex et le directeur de Frontex a depuis démissionné.

Le 15 mai, la Suisse a choisi de continuer à dépenser des millions pour faire la guerre aux personnes en exil, plutôt que d’investir dans le sauvetage et dans une politique d’accueil digne. C’est bien dommage. Les luttes de terrain restent donc les seuls remparts contre les atrocités par l’opposition à une politique européenne de destruction des personnes plutôt que d’asile.

Extraits du communiqué de presse du Comité référendaire genevois No Frontex.
Adaptation par notre rédaction