Karin Keller-Suter et le SEM restent sourds face aux souffrances extrêmes

Un réfugié tient une pancarte "Les policiers croates emprisonnent même les bébés"
L’un des témoignages rendus publics lors de la conférence de presse des collectifs de soutien aux réfugié·e·s, Neuchâtel, 19 octobre 2022.

Viols, vols, emprisonnements, abandon en pleine forêt, coups, pushbacks… : plus de 300 requérant·e·s burundais·e·s, kurdes, afghan·e·s témoignent des violences policières subies en Croatie. Les ONG ont tiré la sonnette d’alarme et dénoncé la violation constante et massive des droits humains en Suisse. Rien n’y fait : le SEM confirme sa volonté de renvoyer ces requérant·e·s en Croatie au nom des accords de Dublin et le Conseil fédéral annonce sans scrupule que la Suisse arrête d’accueillir les requérant·e·s vulnérables.

C’est dans ce contexte que plus de 100 requérant·e·s se sont rendu·e·s à Berne le 14 décembre pour la remise de la pétition Stop Dublin-Croatie en dépit des obstacles -difficulté de s’organiser en raison des fréquents transferts entre centres, volonté de ne pas rater la distribution hebdomadaire d’argent de poche, prix des billets CFF, rendez-vous reçus au dernier moment ou encore enfants à garder. 

Les 6534 signatures qu’elle compte ont été récoltées en moins d’un mois, avec l’aide des collectifs Droit de Rester et de Solidarité sans Frontières. Lors de la cérémonie, sous une pluie battante, de nouveaux témoignages ont été lus.

Leur pétition demande notamment que la clause de souveraineté soit appliquée pour les personnes qui ont subi des violences policières en Croatie et que les renvois Dublin vers les pays qui violent les droits humains soient suspendus. L’accès aux soins médicaux est une autre exigence urgente. La Confédération est également priée de nommer une commission indépendante pour enquêter sur les violences que des personnes requérant actuellement l’asile en Suisse ont subies en Croatie.

Le 14 décembre, une rencontre a par ailleurs été organisée entre les personnes exilées et les parlementaires qui les soutiennent. De nouveaux objets seront déposés à la session parlementaire du printemps 2023. 

Marianne Ebel