Les taxes universitaires augmenteront-elles ?

C’est en tout cas l’intention affichée du Conseil d’État. Et l’augmentation s’annonce conséquente : près de 60% !

Des manifestants contre la hausse des taxes universitaires
À Fribourg en 2017, un mouvement de protestation avait échoué à contrer la hausse des taxes universitaires.

Les autorités cantonales n’aiment-elles pas l’université ? Sa remise en cause, en tout cas, n’est pas nouvelle. En 1998, un large mouvement s’était opposé à une augmentation des taxes universitaires. 

Régulièrement, des voix issues des rangs de la droite – toutes tendances confondues – s’élèvent : trop cher ! Argument de courte vue : investir dans l’université, c’est indispensable à plus d’un titre. D’une part, il faut garantir un enseignement et un accompagnement de qualité, pour assurer la réussite des étudiantes et étudiants dans leur parcours de formation. Mais cet investissement est aussi primordial pour transmettre des savoirs académiques qui éveillent rarement l’intérêt de la droite : dérèglement climatique, inégalités sociales ou encore désinformation et théories du complot. Autant de sujets cruciaux pour l’avenir de notre planète et de notre société.

Le danger de l’élitisme

Les lieux de formation doivent recevoir les moyens nécessaires à leur bon fonctionnement. C’est un équilibre fragile qui dépend de multiples facteurs, notamment de la capacité à attirer des étudiantes et des étudiants en nombre suffisant pour assurer la relève académique et garantir un équilibre financier. 

Mais chercher la solution du côté des taxes, c’est encore réduire le nombre d’étudiantes et d’étudiants qui entreront à l’UniNE chaque année. C’est faire le choix d’une sélection sociale accrue en défaveur des jeunes des classes populaires. C’est inacceptable, anti­démocratique et contre-productif. 

L’université doit rester une option pour la jeunesse, quels que soient les moyens financiers des parents. De manière générale, faire payer la facture au corps estudiantin, c’est se tromper de cible.

Dans l’attente des mobilisations

La balle est maintenant dans le camp du Grand Conseil et dans la capacité du monde étudiant à se faire entendre. La Fédération des étudiant·e·s neuchâtelois·e·s (FEN) avait déjà contribué à un postulat d’Émile Blant soumis au Grand Conseil neuchâtelois en septembre 2022 au sujet de la précarité étudiante. 

Nous participerons activement à toutes les mobilisations pour faire de l’éducation à tous les niveaux un droit qui ne dépende pas du porte-monnaie.

Les hasards de l’histoire ont fait hériter notre petit canton d’une université. À l’époque, c’était la plus petite du monde ! Aujourd’hui elle fait partie d’un réseau intercantonal et international. Elle rayonne depuis plus d’un siècle, proposant une qualité d’enseignement unique grâce à la proximité entre étudiant·e·s et enseignant·e·s, de par sa taille. Elle accueille des événements de tous horizons, pour tous les publics, et bénéficie donc à toute la population. Seule la droite, qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, peut ne pas le reconnaître.

Communiqué de presse de solidarités