En grève et mobilisé·e·s pour la pleine indexation !
Les travailleurs·euses des services publics et parapublics vaudois sont en lutte pour une pleine indexation des salaires. Retour à chaud sur le mouvement après deux journées d’importantes mobilisations en janvier.
Face à une flambée des prix de +4,4 % en deux ans selon l’Office fédéral de la statistique, le 8 décembre dernier, le Conseil d’État vaudois annonce une indexation des salaires des employé·e·s des secteurs publics et parapublics de… 1,4 % (sic !). Pour tenter de faire passer la pilule, une prime « vie chère » est accordée pour les 10 classes salariales les plus basses (sur 18), mais réservée au seul secteur public ; le parapublic en est donc exclu alors que les bas salaires y sont fréquents.
Une indexation au plus bas
Or, la Loi sur le personnel de l’État de Vaud (LPers) prescrit un taux de 3 %. Pour contourner cette obligation légale, le gouvernement vaudois s’appuie sur un décret de 2013. Il lui a permis de ne pas indexer les salaires avant 2022, et limite aujourd’hui l’indexation maximale à 2,2 %. Comble du comble, il choisit arbitrairement un taux encore inférieur ! Face à cette mesure plus qu’insuffisante, les travailleurs·euses des secteurs publics et parapublics, appuyé·e·s par un front syndical réunissant le Syndicat des services publics (SSP), SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires et du parapublic vaudois (FSF), sont entré·e·s en lutte pour une pleine indexation des salaires. Une première manifestation a réuni plus de 2000 personnes le 13 décembre. Face au refus du Conseil d’État d’entamer des négociations avec les syndicats, le mouvement s’amplifie. Une nouvelle journée de mobilisation s’organise le lundi 23 janvier puis une deuxième le 31 janvier. Celle-ci est un réel succès.
Le mouvement s’étend au-delà de l’enseignement secondaire et post-obligatoire. Des écoles primaires ferment, des employé·e·s du secteur social et de la santé entrent en lutte. Près de 10 000 personnes, selon les syndicats, se réunissent devant le Château, siège du gouvernement cantonal à Lausanne, pour crier leur colère et indignation.
La lutte continue
Contre cette mobilisation sans précédent depuis 2008, le Conseil d’État s’entête. Sa présidente, Christelle Luisier (PLR), interviewée au 19 : 30 le 23 janvier, tente l’enfumage en affirmant que le gouvernement octroie 182 millions pour l’indexation des salaires et régimes sociaux. Or, ce chiffre met dans le même paquet indexation des salaires, des régimes sociaux et annuités…
Nous ne nous laissons pas berner ! Nous avons une chance de faire plier le Conseil d’État. Le 1er février, il a déjà fait une première (toute petite) concession : les apprenti·e·s et stagiaires verront leurs salaires indexés et toucheront la prime « vie chère » pour un coût estimé de 300 000 francs. Les syndicats et salarié·e·s reconduisent la mobilisation !
Julien Nagel