Bilan de la Semaine de la Durabilité

Du 6 au 12 mars, s’est déroulée la 5e édition de la Semaine de la Durabilité à Neuchâtel. Cet événement, ayant simultanément lieu dans une vingtaine d’universités en Suisse, a été organisé par des étudiant·e·x·s de l’Université de Neuchâtel. Cette dernière semble pourtant se désintéresser de l’urgence climatique…

Des étudiants dans la cour intérieure de l'Université de Neuchâtel
L’Université doit enseigner un regard critique sur la société et ses problèmes.

Durant cette semaine, se sont tenus, entre autres, des conférences, dont une de solidaritéS sur l’écosocialisme, des stands au marché, un jeu de rôle et une pièce de théâtre d’improvisation. Une semaine riche, mais dont l’organisation et les résultats rappellent des problèmes rencontrés plus largement par les mouvements sociaux.

Il est regrettable que l’UniNE ne participe pas plus dans l’organisation de la Semaine de la Durabilité (SDNE), autrement que financièrement. Elle aurait par exemple pu davantage s’impliquer dans la communication des événements. Le comité a aussi été déçu de constater que les membres de l’UniNE n’ont pas été présent·e·x·s lors d’événements, notamment la commission UniD (organisme dédié au développement durable).

Alors que l’UniNE s’est récemment dotée d’un guide autour de la durabilité de ses événements (sans parler de l’appliquer), force est de constater que la sensibilisation à cet enjeu repose principalement sur des membres de la communauté universitaire bénévoles, leur laissant peu de temps pour construire une mobilisation plus radicale. Comment comprendre le désintérêt de l’université pour l’urgence climatique, qui se contente d’un plan climat mou, avec de la compensation carbone dont on sait aujourd’hui l’inefficacité, et d’un simple soutien financier, alors que ce sont les forces vives qui manquent avant tout ?

Concernant le public touché, il est à noter que les participant·e·x·s étaient en grande partie des proches des membres du comité et/ou des habitué·e·x·s des milieux de gauche. Cela illustre deux problèmes dont les SDNE à venir comme bien des mouvements de gauche doivent se saisir dès aujourd’hui : ne prêcher que des convaincu·e·x·s, et manquer de forces par absence d’une mobilisation large. 

Comment comprendre le relatif engagement de la communauté universitaire neuchâteloise autour des enjeux sociaux et climatiques autrement que comme un double échec de l’institution : d’abord à enseigner un regard critique sur la société et ses problèmes à l’ensemble de sa communauté, mais aussi à construire l’université comme espace où ce regard critique peut devenir force de mobilisation ?

Margaux et Florent
pour le comité de la SDNE