Référendum LDTR: trois questions à Nils de Dardel
Référendum LDTR: trois questions à Nils de Dardel
Le 4 mars dernier, lassemblée générale de lAsloca a apporté son soutien au référendum. Trois questions à Nils de Dardel, membre du comité référendaire.
Le 24 novembre 2002, le peuple a rejeté la première dune série annoncée dattaques contre la LDTR. Le 8 février dernier, les électrices et les électeurs se sont une nouvelle fois clairement exprimés pour le maintien de la LDTR. Malgré ces deux échecs cinglants, la droite revient pour la troisième fois à la charge, peux-tu nous indiquer les enjeux de cette nouvelle remise en cause de la LDTR?
Il sagit effectivement dune nouvelle tentative de la part du lobby immobilier daffaiblir la protection des locataires, telle quelle résulte de la LDTR. Dans le cas particulier, la nouvelle loi, pour les appartements qui ont des pièces dune surface relativement importante, introduit un calcul au mètre carré qui permettrait des hausses de loyer supplémentaires de 20% à 30%, voire davantage, si lon sen réfère aux exemples produits par ladministration cantonale. Il sagit là dune détérioration importante pour de nombreux locataires en cas de rénovation.
Pourtant la droite, les Verts et une partie de la gauche prétendent que cette réforme aboutirait à une «opération blanche»…
La loi prévoit que pour les appartements dont les pièces ont des surfaces peu importantes, il y aurait inversement des hausses moins fortes en cas de rénovation que les majorations notifiées selon la loi actuelle. Les praticiens savent très bien que de telles clauses de baisses de loyer ne sont jamais appliquées dans la réalité. Lexemple typique est celui de la baisse des intérêts hypothécaires, qui nest pas répercutée sur les loyers, alors que les hausses dintérêts sont toujours à lorigine de hausses de loyer.
Nosant pas sattaquer de front à une loi emblématique du mouvement des locataires à Genève, les milieux immobiliers cherchent à la vider de sa substance par des démantèlements partiels successifs. Comment se fait-il que le Comité de lAsloca, au fait de cette «stratégie du saucisson», ait renoncé jusquà ce que sa base le remette à lordre à soutenir le référendum?
Le comité de lAsloca aurait été compétent pour prendre position, mais il na pas été convoqué. Seul le bureau avait pris position, soit cinq personnes qui sont très peu confrontées à lapplication de la LDTR et qui nont aucune compétence statutaire pour décider un soutien ou un non soutien à un référendum. Dans tous les cas, lassemblée générale de lAsloca, le 4 mars dernier, a discuté de ce sujet et, à une nette majorité, a décidé de soutenir le référendum. LAsloca est donc favorable au référendum.
Entretien réalisé par la rédaction
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