La crise climatique au secours de l’armée

Chaque catastrophe naturelle est désormais une opération de communication pour l’armée helvétique. La présence humaine en uniforme, venant en aide à des populations sinistrées et appuyant d’autres types de secours, devient une justification de sa nécessité et de son indiscutable utilité.

Visite de Viola Amherd à la Chaux-de-Fonds après la catastrophe pour admirer son armée en action
Viola Amherd a rendu rendre visite à ses troupes engagées à La Chaux-de-Fonds à la suite de la tempête, mardi 15 août.

Bien entendu, les chars Léopard et les FA-18 sont laissés dans leurs cavernes. Pour couper des arbres ou dégager une route, des moyens plus légers et moins létaux sont suffisants.

La présence des tenues de camouflage devient ainsi un alibi existentiel. La conseillère fédérale Viola Amherd, présente même blessée ; les gradé·e·s de tous âges commentent devant des micros et des caméras judicieusement présentes tous les efforts dont ces soldat·e·s sont capables pour épauler les secours.

À l’heure où les mêmes responsables agitent le spectre de nouvelles menaces pour justifier l’accroissement des budgets militaires, la manœuvre peut paraître grossière, voire comique. Sauf que les montants exigés, plus de 13 milliards de francs, ne font pas sourire.

Des moyens financiers ne seraient pas consacrés à d’autres menaces autrement plus réelles que les ombres de Wagner: la pauvreté sociale et le dérèglement climatique, par exemple.

Après avoir abattu quelques arbres et éteint des incendies de forêt, comment financer une transition climatique vers un univers sans combustibles fossiles? Combattre les racines de ces menaces est un enjeu plus urgent que de simuler des conflits improbables. 

Si un corps de protection civile peut se justifier, nul besoin de tenues de combat, de fusils ou de missiles. Les grêlons ne se laisseront pas impressionner, même par les F-35. Et pour s’en protéger, il y a d’autres solutions que les blindages.

José Sanchez