Palestine
Malgré tout, affirmons notre solidarité avec les Palestinien·ne·s
Version allongée du communiqué de presse de solidaritéS au sujet de l’escalade meurtrière au Proche-Orient.
L’armée d’occupation israélienne a débuté une nouvelle campagne militaire meurtrière contre les Palestinien·ne·s dans la bande de Gaza occupée, et a intensifié ses opérations de répression dans la Cisjordanie occupée. Cela fait suite à une attaque armée du Hamas dans les territoires du sud de la Palestine historique de 1948, à l’intérieur de l’État d’Israël existant.
La Bande de Gaza occupée est une prison à ciel ouvert qui souffre d’un blocus mortifère depuis plus de 15 ans. Sa population a subi une succession de guerres terribles de l’armée d’occupation israélienne depuis 2008, faisant plusieurs milliers de morts Palestinien·ne·s et causant des destructions massives.
Comme toute autre population sous occupation coloniale et/ou en situation d’apartheid, les Palestinien·ne·s ont le droit de résister, y compris par des moyens militaires. Le soutien à ce droit ne doit cependant pas être confondu ni avec l’appui aux perspectives politiques des différents partis politiques palestiniens, y compris le Hamas, ni avec des actions militaires visant au meurtre de manière indiscriminée de nombreux civil·e·s israélien·ne·s.
Résistance face à un régime colonial et d’Apartheid
La résistance du peuple palestinien s’inscrit dans une volonté de s’opposer aux politiques criminelles israéliennes de nettoyage ethnique qui remontent à la création de l’État en 1948, et qui entraîna la Nakba («catastrophe» en arabe) du peuple palestinien. On estime que plus de 800 000 Palestinien·ne·s furent chassé·e·s de leurs foyers, devenant des réfugié·e·s. Iels sont aujourd’hui plus de 6 millions.
Étant donné la nature totalement réactionnaire d’Israël, l’hégémonie politique de l’extrême droite au cours de la dernière décennie ne devrait pas surprendre. Il s’agit en quelque sorte du prolongement logique du mouvement sioniste, de son ethno-nationalisme, du racisme institutionnel d’Israël et de plus de 75 ans d’oppression et de dépossession des Palestinien·ne·s.
Même des groupes traditionnels de défense des droits humains comme Human Rights Watch et Amnesty International ont qualifié l’Etat israélien de régime d’apartheid. Ce terme a également été utilisé récemment par un ancien dirigeant du Mossad pour qualifier la politique d’Israël en Cisjordanie.
Les soutiens de la cause Palestinienne doivent continuer à affirmer leur solidarité avec la résistance du peuple palestinien contre l’État d’apartheid, raciste et colonial d’Israël. Il n’y a pas d’égalité entre la violence de l’oppresseur et de l’oppressé.
Comme le rappelait Nelson Mandela, évoquant ses négociations avec le régime d’apartheid sud-africain et ses demandes d’arrêter la violence : « Je répondais que l’État était responsable de la violence et que c’est toujours l’oppresseur, non l’opprimé, qui détermine la forme de la lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense ».
Non au blanc-seing du terrorisme d’État israélien
C’est pourquoi il est nécessaire de dénoncer les positions exprimées par les principales puissances impérialistes occidentales, des Etats-Unis en passant par l’Union européenne, qui ont condamné l’attaque palestinienne et déclaré le « droit d’Israël à se défendre ». En Suisse, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a également dénoncé « les attaques choquantes du Hamas contre Israël », sans prononcer un seul mot sur les attaques continues et la politique d’occupation et raciste menée par l’État d’Israël contre les Palestinien·ne·s.
Ces positions octroient un blanc-seing à Israël pour lancer une nouvelle guerre meurtrière contre les Palestinien·ne·s. Face à ce soutien sans faille au terrorisme d’État d’Israël, exigeons au contraire du Conseil fédéral et des autres gouvernements occidentaux qu’ils cessent toute collaboration avec l’État d’Israël jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les droits fondamentaux du peuple palestinien.
Solidarité Interationaliste
De même, maintenons et à renforçons la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) contre l’État d’Israël. Cette campagne est d’une importance cruciale dans la perspective d’un soutien aux luttes du peuple palestinien. En effet, le BDS met tout en œuvre pour démasquer et dénoncer la collaboration des gouvernements avec un État qui viole de manière quotidienne le droit international depuis plus de 75 ans, ainsi que les grandes entreprises qui tirent profit de l’occupation pour faire des bénéfices. De plus, le boycott permet d’affaiblir l’économie israélienne et les colonies qui tirent profit des territoires occupés.
Aucune solution viable n’est possible sans la satisfaction totale des droits fondamentaux du peuple palestinien, y compris la fin de l’occupation, la fin de l’Apartheid, la fin de la colonisation et la garantie au droit de retour des réfugié·e·s palestinien·ne·s.
Vive les peuples en lutte pour leur libération et leur émancipation ! Vive la lutte du peuple palestinien !
Joseph Daher