Une anthologie sur l’antisionisme
En janvier de cette année, l’Union juive française pour la paix (UJFP), organisation antisioniste, a publié chez Syllepse un ouvrage Antisionisme une histoire juive pour contrer les mensonges médiatiques selon lesquels la critique de l’État d’Israël et du sionisme équivaut à de l’antisémitisme.
Ainsi, lors du 75e anniversaire de la rafle du 16 juillet 1942 contre la population juive dans la région parisienne, le président Emmanuel Macron avait déclaré, en présence de Benyamin Netanyahou (invité surprise): «Nous ne céderons pas à l’antisionisme, car il est la forme réinventée de l’antisémitisme». Ce propos ignare suscita la publication chez Libertalia du livre Antisionisme = antisémitisme? réponse à Emmanuel Macron, par le journaliste Dominique Vidal.
De manière détaillée, Antisionisme, une histoire juive recense les nombreuses oppositions (mal connues) au sionisme, au sein des communautés juives, de 1885 à 2020 et à l’échelle mondiale. «Jusqu’à l’établissement de l’État d’Israël en 1948, la plupart des antisionistes étaient juifs et jusqu’au début de la seconde guerre mondiale les Juifs religieux, révolutionnaires, libéraux et bourgeois, étaient majoritairement antisionistes» (Introduction). Parmi ces opposant·es, le parti socialiste juif de Pologne, le Bund, dont la base fut victime du génocide hitlérien ; dans le monde arabe, les ligues juives contre le sionisme en Irak et en Égypte ; dans la Palestine mandataire d’avant 1948, les partisan·nes d’un État binational juif-arabe, opposé·es au suprématisme sioniste ; ou, dès les années 1960, le groupe antisioniste Matzpen en Israël.
Hans-Peter Renk