Palestine

Le mouvement de solidarité ne s’arrêtera pas avec les occupations

Campements étudiants détruits par bulldozer aux Pays-Bas. Scènes de brutalité policière contre les étudiant·exs aux États-Unis, en Suisse, en Allemagne et en France. Interdictions de rassemblements pacifiques, suspensions d’associations estudiantines, campagnes de diffamation, manipulation de l’information et des messages politiques: la liste des formes de violations des droits humains, en particulier des droits à la liberté d’opinion, d’expression et de rassemblement, s’allonge à mesure que les mobilisations en faveur de la fin du génocide et du régime d’apartheid (termes utilisés par les rapporteur·ses spéciaux·ales des Nations Unies, par la Cour Internationale de Justice), perpétrés par Israël contre le peuple Palestinien à Gaza et dans toute la Palestine, prend de l’ampleur et développe des formes de solidarité transnationale.

Des étudiants occupent le hall du bâtiment Géopolis de l'Université de Lausanne en solidarité avec la Palestine
Le hall de Géopolis occupé

Avant de faire le point sur le tournant autoritaire pris par les supposées démocraties occidentales dans leur volonté de réprimer le mouvement global de solidarité avec la Palestine, il convient de rappeler pourquoi ce mouvement s’amplifie et rallie à lui étudiant·exs, corps professoral, académiques, figures politiques, travailleur·eusexs et activistes. 

Les statistiques effroyables de la guerre génocidaire menée par Israël, soutenu par les États-Unis et d’autres puissances occidentales donnent le vertige : plus de 35 000 personnes tuées, dont 15 000 enfants. Des dizaines de milliers de blessé·es. Plus de 100 journalistes assassiné·es. Une campagne de famine orchestrée contre la population gazaouie. Le système de santé à Gaza totalement annihilé, toutes les universités détruites. C’est à cette réalité que le mouvement de solidarité avec la Palestine s’oppose : c’est cette annihilation systématique qui crée l’indignation globale, et ce, malgré les attaques répétées, les tentatives de censure et la répression policière qui lui est infligée. 

En Suisse, des images choquantes de policiers évacuant les étudiant·exs et leurs sympathisant·exs nous sont parvenues de l’ETH de Zurich. À L’EPFL, l’association féministe Polyquity a été suspendue suite à une conférence sur le fémonationalisme, le colonialisme et la Palestine, du jamais-vu dans l’histoire de l’école. À Genève, les étudiant·exs ont été évacué·exs par la police sans aucune sommation. Le tout relayé par une couverture médiatique visant à discréditer les étudiant·exs et plus largement le mouvement en solidarité avec la Palestine. 

Devant de telles mesures portant atteinte aux droits fondamentaux, auxquels les démocraties occidentales se disent tellement attachées, l’on se demande pourquoi leur application se fait à géométrie variable. Pourquoi le carnage en cours à Gaza s’effectue dans un tel climat d’impunité, et pourquoi s’opposer à un génocide devient une controverse ? Là résident nos questions, que nous n’arrêterons pas de poser jusqu’à ce que justice soit faite. 

Le mouvement de solidarité avec la Palestine, en Suisse comme au-delà de ses frontières, ne s’arrêtera pas avec les évacuations des universités et la répression : au contraire, le mouvement continuera de s’organiser, de demander des comptes aux gouvernements responsables pour toutes les violations du droit international, et de lutter contre le colonialisme et l’occupation.  

Paola Salwan Daher