Le social parapublic vaudois en lutte

Mardi 26 novembre, les travailleur·ses des institutions sociales parapubliques du canton de Vaud ont remis en musique une résolution aux conseiller·es d’État Borloz, Venizelos et Ruiz. Celle-ci demande à ce que le Conseil d’État accélère la revalorisation salariale et améliore les conditions de travail: réduction du temps de travail, formation, financement de mesures de santé au travail, revalorisation du travail de nuit, amélioration des classes salariales du personnel de l’intendance et de cuisine, entre autres.

Manifestation du personnel du secteur social, Lausanne, 26 novembre 2024
Manifestation du personnel du secteur social, Lausanne, 26 novembre 2024

Les mobilisations du secteur se sont succédées depuis celles liées à l’indexation en 2022. Le syndicat des services publics est en forte croissance, il est présent dans toutes les institutions. De nombreuses équipes font face à des situations de crise grave et ont organisé des assemblées générales.

Malheureusement, le quotidien reste des salaires de misère – en moyenne 10% inférieur entre social parapublic vaudois et les autres cantons romands – et conditions de travail éreintantes. Les équipes sont sous pression, avec un turn-over, des arrêts maladie en cascade et un taux de vacance de 10%.

Comment assurer les missions? C’est bien pour que les personnes accompagnées, en situation de handicap ou non, mineur·e·s ou non, soient protégées que se mobilisent éducateurs·rices, équipe de veille, MSP, thérapeutes, assistant·es sociales, etc.

La mobilisation paie!

Il y a un an, les syndicats ont organisé des assises du secteur social parapublic, tandis que la presse et les médias se sont penchés sur les conditions de travail des professions du care, où le temps partiel est quasiment obligatoire. De nombreux articles ont montré le quotidien de travailleurs·euses pauvres affrontant pourtant chaque jour des situations complexes, tentant de ne pas laisser tomber leur public, malgré le manque de moyens.

En 2023, grâce aux mobilisations, le conseil d’État a débloqué 15 millions sur les 40 nécessaires afin de réduire l’écart de salaire. 

Actuellement, le Conseil d’État exprime son mépris et refuse de négocier. Il a pour projet d’échelonner sur cinq ans – au-delà de sa propre législature! – la mise à niveau. De plus, il prévoit de laisser le champ libre au Grand Conseil, à majorité de droite, de voter ou non les budgets. Par ailleurs, l’exécutif vaudois n’a toujours pas répondu aux dix-neuf revendications concernant les conditions de travail issues des assises. Il est prêt à risquer la vie des personnes bénéficiaires. Les professionnel·les ont montré qu’iels n’accepteront pas que les politiques crachent sur leur secteur essentiel: «de l’argent il y en a dans les caisses de l’État», entendait-on. La santé du personnel est en péril, c’est tout le secteur qui est en feu!

Manon Zecca