Apprendre par et pour les luttes

L’université de printemps de solidaritéS 2025 sera à nouveau l’occasion de se former collectivement dans le contexte de la montée des droites autoritaires et réactionnaires.

L’université de printemps de solidaritéS aura lieu du vendredi 16 au dimanche 18 mai prochains, à Torgon en Valais. Ces trois jours seront l’occasion pour nos camarades et sympathisant·es de s’extraire momentanément du rythme incessant des luttes et de la vie quotidienne, pour apprendre et se former politiquement.

Au-delà de sa dimension proprement formatrice, l’université de printemps permettra surtout de renforcer les liens entre militant·es et sympathisant·es des différentes sections de solidaritéS.

Dans son rapport à la formation politique, le camp de l’émancipation fait aujourd’hui face à un sérieux défi. D’une part, l’histoire s’accélère et les périls sont énormes – crise écologique et menace fasciste. D’autre part, les mouvements sociaux n’ont jamais cessés, voire se multiplient. Cette dynamique ne se traduit toutefois pas nécessairement en intérêt massif pour la formation politique comme pour l’apprentissage de l’histoire des luttes.

Il y a le risque de l’activisme à tout prix, de l’engagement pour l’engagement, avec son lot de frustration, d’isolement et d’épuisement. Il y a la tendance à la fragmentation des luttes, ainsi que celle du sectarisme. Il y a encore l’écueil de la formation pour elle-même, avec son élitisme intellectuel et son détachement des luttes et de la vie réelle. 

Il y a enfin le danger de ne pas penser le monde tel qu’il évolue, de se réfugier dans de vieux schémas, avec leur lot d’erreurs politiques et d’impuissance à faire face aux défis qui se dressent contre l’émancipation de tou·texs. Contre tout cela, il est nécessaire de lier la formation théorique et l’apprentissage direct par les luttes actuelles comme par celles du passé. 

Un lieu d’échange et de discussion comme notre université de printemps vise précisément cet objectif, car la théorie sans pratique est inutile, mais la pratique sans théorie est aveugle.

Le programme du week-end est articulé autour d’un fil rouge – la montée des droites autoritaires et réactionnaires et le retour des conflits inter-impérialistes – et d’une variété d’enjeux de luttes. Composé sur la base d’un appel interne absolument libre, il reflète la diversité des luttes qu’investissent les militant·es de solidaritéS. 

Ce programme exprime ainsi notre attachement à un marxisme ouvert sur les luttes sociales de notre temps, lucide sur leurs limites, mais cherchant à apprendre d’elles et se tenant toujours à leurs côtés.

Le week-end s’ouvrira avec une plénière sur les luttes anti-impérialistes dans le désordre mondial. Il se concluera par une plénière sur la nécessité et les stratégies d’alliance pour la gauche radicale. Entre deux, une troisième plénière sur la possibilité du fascisme et de nombreux ateliers sur les mobilisations paysannes, les attaques patronales sur les salaires, l’antisémitisme et ses instrumentalisations, la mémoire de luttes sociales en Suisse, le Nouveau Front Populaire en France, la cause animale, le l’enjeu du travail reproductif, les stratégies de luttes écologistes, l’impérialisme suisse ou encore les luttes trans pour l’autonomie médicale. 

Nous avons pensé ce numéro du journal comme une base pour préparer quelques-unes des discussions passionnantes qui s’annoncent.

Le tout dans une ambiance collective, en partageant les repas et les soirs de fête, pour repartir enrichi·es et prêt·es à continuer la lutte tant qu’il le faudra.

Antoine Dubiau   Guillaume Matthey