Palestine
Face au génocide, la rue impose un horizon de décolonisation
En Suisse, la pression populaire en solidarité avec la Palestine ne faiblit pas. Lors de la grande manifestation nationale du samedi 21 juin, elle a débordé les partis de gouvernement qui essaient de se repositionner en sortant de leur silence complice.

Samedi 21 juin, des camarades représentant les trois sections de solidaritéS étaient présent·es à Berne pour une manifestation nationale en solidarité avec le peuple palestinien, contre le génocide perpétré par Israël à Gaza. Près de 20000 personnes ont défilé dans les rues de la capitale, avec la Bundesplatz pour point d’arrivée symbolique afin de faire pression sur le Conseil fédéral.
Au sein du mouvement propalestinien, la participation à cette manifestation ne faisait pas consensus au départ. Les débats s’articulaient autour du sens politique d’une manifestation organisée notamment par le Parti socialiste pour infléchir la position du Conseil fédéral – au sein duquel siègent deux de ses membres. Malgré les désaccords tactiques, la présence de militant·es et sympathisant·es de la cause palestinienne en provenance de tout le pays fut massive à Berne ce samedi, démontrant la constance de la solidarité populaire avec le peuple palestinien.
La structure de la manifestation montre bien que celleux qui ont défilé samedi ne sont pas dupes du repositionnement des partis dits «modérés» que sont les Vert·es ou le Parti socialiste: le bloc décolonial était au moins deux fois plus important que celui des deux partis organisateurs. Tout au long du parcours, slogans antisionistes et appels au boycott ont été scandés – notamment devant un restaurant McDonalds, cible de la campagne BDS. Avant que ce cortège radical ne sorte de l’Amthausgasse, la Place fédérale restait ainsi bien vide. Cette asymétrie montre que la pression populaire ne vise pas seulement l’arrêt du génocide par la conclusion d’un cessez-le-feu, mais bien un projet plus global de décolonisation de la Palestine.
Antoine Dubiau