Augmentation des salaires de la construction!

Augmentation des salaires de la construction!

Samedi 25 septembre prochain, à l’appel des sections romandes du Syndicat Industrie et Bâtiment (SIB), les travailleurs de la construction manifestent à Lausanne pour réclamer des augmentations de salaire d’un minimum de 120 Fr. pour tous. Une revendication absolument légitime!

Dans sa dernière enquête, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) fait état, pour le 2ème trimestre 2004, «d’une nouvelle amélioration de la conjoncture». L’association patronale constate ainsi que «l’activité de construction a progressé de 4,8% d’avril à juin, après 2,6% de janvier à mars […] l’évolution de l’entrée des commandes a été très positive au 2e trimestre 2004, la quasi-totalité des secteurs ayant fait état d’une croissance à deux chiffres». Les employeurs se frottent donc les mains, tout en se plaignant d’un rendement «insuffisant»! La recette patronale pour augmenter ce rendement: comprimer les salaires e en même temps augmenter les rythmes de travail et la flexibilité des horaires de travail. Cela signifie les atteintes accrues à la santé des salariés et des risques supplémentaires d’accidents de travail. Des carnets de commandes avec des délais de plus en plus courts amènent, sur les chantiers, à une intensification du travail, notamment une augmentation des périodes de travail le soir et la nuit. Le développement de l’externalisation et de la sous-traitance conduit par ailleurs à une forme de sous-traitance des risques. Et l’explosion du nombre de salariés invalides, touchant une rente AI, est révélateur des souffrances vécues au travail. Rappelons que, selon l’étude de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail «Mortalité prématurée et invalidité selon la profession et la classe sociale à Genève», les travailleurs du bâtiment ont les taux les plus élevés pour les accidents et les maladies des voies respiratoires et qu’ils constituent la profession qui compte le plus d’hommes décédés entre 45 et 65 ans (40% de cette population statistique). De surcroît, dans le secteur de la construction, on constate un fort taux d’ouvriers non qualifiés (près de 50%), les employeurs privilégiant la rentabilité à court terme et freinant l’accès à une formation professionnelle en emploi. Or, une formation professionnelle continue contribue notamment à préparer les travailleurs à la prévention des risques.

Face à cette précarisation des conditions de travail et la diminution de leur pouvoir d’achat la revendication des travailleurs du bâtiment est totalement fondée. Le renchérissement pour 2004 est estimé à environ 1%, c’est-à-dire 50 Fr. pour un salaire moyen de 5000 Fr. Quant aux hausses des primes des caisses maladie ces dernières années, elles ont amené une baisse du pouvoir d’achat annuelle de 0,5%. La manifestation du 25 septembre à Lausanne des travailleurs de la construction ne peut être qu’une première étape vers la constitution d’un rapport de force, à l’échelle nationale, vis-à-vis de la SSE. Un défi à relever pour le SIB dans le cadre du futur syndicat UNIA! (jmd)