Blocher a ouvert la chasse aux étrangers!

Blocher a ouvert la chasse aux étrangers!

NEM (non entrée en matière), sans-papiers, requérant-e-s débouté-e-s, Christoph Blocher introduit et renforce un véritable état d’exception pour les étrangers-ères. En première ligne, les plus précarisés, comme les personnes jetées à la rue des centres d’enregistrement, sans ressources, immédiatement après une non entrée en matière sur leur demande d’asile (les NEM), les sans-papiers arrêtés, souvent humiliés dans les postes de police, les déboutés de l’asile auxquelles ni les autorités vaudoises ni le Département fédéral de Justice et Police ne reconnaissent les droits les plus élémentaires à une procédure équitable, comme celui d’être entendu, par exemple. Les étrangers-ères sont considérés toujours plus, et de manière sournoise, comme des citoyens et des citoyennes de seconde classe. La banalisation du racisme s’installe, attisée entre autres par les campagnes racistes de l’UDC et les déclarations xénophobes de certains responsables politiques et de la hiérarchie policière.

La résistance s’organise, elle doit se renforcer!

La lutte contre le renvoi des 523 requéant-e-s d’asile vaudois montre que les Blocher et les Mermoud n’ont pas forcément gagné dans l’opinion publique et qu’une partie importante de la population est prête à s’opposer à leur politique. Ainsi la pétition de la Coordination Asile a recueilli en un temps record quelques 13053 signatures contre les renvois. 94 élu-e-s dans les exécutifs cantonaux ont également signé un appel au gouvernement vaudois dans ce sens.

Le Collectif vaudois de soutien aux sans-papiers (CVSSP) a, quant à lui, organisé mi-septembre, avec succès, une journée d’information sur la situation des personnes sans-papiers, familles et célibataires, vivant sans titre de séjour dans le canton de Vaud, qui ont déposé une demande de permis humanitaire auprès des autorités vaudoises, obtenant de ces dernières un préavis positif après un examen en détail de leur dossier. Malgré ce préavis positif, pour une majorité d’entre elles, les autorités fédérales refusent de régulariser leur situation.

Ce refus, absolument arbitraire, ne respecte en outre nullement la trajectoire vécue réellement par ces personnes. Par exemple, toutes les preuves portant sur la durée de leur séjour sont rejetées. Tout laisse à penser que les réponses négatives envoyées par les autorités fédérales en matière de permis humanitaire ne sont que des simples «copier coller»: ainsi, par un miracle de l’informatique, certains Equatoriens devraient être renvoyés en Colombie et certains Chiliens en Equateur!

Une pétition munie de 7516 signature vient a été déposée auprès du Grand conseil vaudois et du Conseil d’Etat pour leur demander d’intervenir résolument auprès des autorités fédérales afin que des autorisations de séjour soit octroyées. Elles peuvent s’appuyer sur un important soutien populaire à cette cause et sur l’examen en détail des dossiers, réalisé par les autorités cantonales. Les sans-papiers directement concernés à ce jour sont plus de 200, dont environ une centaine de familles et des célibataires. Tous et toutes ont séjourné plus de 5 ans dans le canton de Vaud. Les enfants sont scolarisés depuis de nombreuses années. Ils-elles ont un emploi et sont bien intégré-e-s socialement et professionnellement. Pour la plupart, ils-elles cotisent aux assurances sociales et paient même leurs impôts!

Cette résistance ne doit pas rester «une exception vaudoise»! L’adoption en 2005 par les Chambres fédérales d’une nouvelle loi sur les étrangers (LEtr), le révision de la Loi sur l’asile (LAsi), le débat sur les accord de Schengen, les actions à mener contre la multiplication des actes racistes, autant d’échéances qui nous incitent à élargir, sur le plan national, le front de résistance à Blocher et la politique discriminatoire qu’il incarne.

Jean-Michel DOLIVO