Afrodescendants à Genève

Afrodescendants à Genève

Le quatrième groupe de travail de l’ONU sur l’afrodescendance se réunira du 25 octobre au 5 novembre à Genève. A cette occasion, nous nous sommes entretenus avec Mercedes O. Moya Moreno, coordinatrice exécutive de l’Espace Afroaméricain.

Pourrais-tu expliquer brièvement en quoi consiste l’Espace Afroaméricain?

C’est un réseau d’organisations et de personnes d’origine afroaméricaine, ainsi que des gens solidaires de l’afrodescendance qui soutiennent différentes pistes de travail. (…) L’Espace Afroaméricain défend les droits des Afrodescendant-e-s devant l’ONU et l’invetigation en Afrique, pour comprendre d’où nous venons et où nous devons aller. Nous soutenons enfin la préservation des ressources naturelles et le respect des moyens de vie…

Peux-tu résumer la problématique de l’afrodescendance aujourd’hui? Quelles sont ses principales revendications? Quelles réponses a-t-elle obtenu jusqu’ici des différentes institutions responsables?

L’histoire du système colonial est très récente. Elle continue à se faire sentir au niveau personnel, dans le traitement que tu reçois selon ta couleur et tes origines, mais aussi au niveau collectif, parce que le racisme te refuse toute identité en tant que peuple. Ses effets économiques, sociaux et environnementaux, même s’ils ont changé, continuent à se faire sentir. Cela signifie que tu dois vivre quotidiennement en luttant pour défen-dre et rétablir ta dignité (…) Enfin, il s’agit de toute une série de problèmes de vie quotidienne. Nous avons réussi à assumer notre défense en créant des associations et des organisations de tous genres. La Conférence de Durban nous a beaucoup aidé à donner une visibilité d’ensemble à nos luttes locales. Les rencontres des Afrodescendant-e-s renforcent leur capacité de résistance au niveau mondial.

Qu’attend l’Espace Afroaméricain de la prochaine session à Genève? Plus généralement, comment percevez-vous l’avenir de votre travail?

Avant de te dire où nous voulons aller, j’aimerais t’expliquer d’où nous partons. Ce groupe de travail est issu de la convergence d’intérêts régionaux: l’Afrique voulait un groupe inter-gouvernemental, l’Amérique un groupe d’Afrodescendants… Il a donc fallu se mettre d’accord afin d’articuler les intérêts d’une majorité capable de mettre sur pied ce groupe de travail. (…) Qu’attendons-nous de cette quatrième session? D’abord de considérer ce qu’ont été les trois sessions précédentes et sur quoi nous avons pu réellement avancer. Nous devons réussir à renforcer la participation des organisations cette année (…) Ce qui nous intéresse aussi c’est d’obtenir le respect effectif des lois. Il y a des constitutions très avancées qui ne sont pas respectées. Il ne s’agit pas de recommander certaines mesures nouvelles, mais d’obtenir que les dispositions existantes soient appliquées. Ce sont les conditions politiques qu’il faut créer dans les Etats concernés.

Entretien réalisé par Raimundo VIEJO VIÑAS