Grand frisson d’un «barbouze» suisse…

Grand frisson d’un «barbouze» suisse…

Saviez-vous que le «Front de libération du Jura» (FLJ), qui a fait parler de lui dans les années 60, était le bras armé du Rassemblement jurassien? Que le FLJ était «d’obédience socialiste»? Mais aussi que ce groupe était «actif de manière sporadique depuis le début des années 90»? On trouve ce tissu de bêtises dans l’«Encyclopédie des terrorismes et violences politiques», paru cette année. L’auteur, un certain Jacques Baud, est décrit comme «un ancien membre des services de renseignement suisses et un expert en politique de sécurité».

Quelques épisodes scabreux (la P-26, P-27; les liens avec les services secrets sud-africains à l’époque de l’apartheid) montrent que les services secrets suisses sont peuplés de dangereux branquignols. Profession parfaitement compatible, démontre l’encyclopédie du Baud Jacques, avec la qualité de frères ignorantins. N’en jetez plus!… (hpr)

Education chinoise à la dérive

Les enseignants chinois ne sont plus payés. En avril 2000, l’Etat leur devait ainsi 13,6 milliards de yuans (2,4 milliards de dollars) d’arriérés de salaires. Cela équivaut à la paye annuelle de 2 millions d’entre eux/elles (sur les 6,9 millions que compte le pays). La décentralisation du financement des écoles, mise en place depuis le début des années 80, tend en effet à accroître les inégalités ville/campagne et facilite le détournement de fonds par les potentats locaux corrompus. Les instituteurs-trices abandonnent souvent leur poste, ce qui conduit à une chute du niveau général de formation et à une hausse de l’analphabétisme dans les campagnes. Dans le Zhejiang, la gratuité de l’enseignement élémentaire a été ainsi largement remise en cause par des taxes illégales. Voilà le résultat d’une croissance économique élevée dans le cadre d’un programme de réformes libérales.

(D’après Green Left Weekly, 6 octobre 2004).

L’UNRWA critique Israël

«À nouveau, l’UNRWA est accusée par Israël d’aider les terroristes et je veux dire que ça suffit. L’UNRWA et Israël ont les mêmes obligations: aider les réfugiés palestiniens conformément à la Convention de Genève et il serait souhaitable pour Israël de consacrer plus de temps à cette tâche plutôt qu’à des accusations sans fondements contre l’UNRWA en l’associant à des terroristes. Je regrette qu’Israël ne facilite pas les conditions de travail de l’UNRWA. L’immense majorité de la population palestinienne ne participe pas à des actions terroristes, mais par sa politique, Israël risque d’accroître le nombre de ceux qui y participent. L’UNRWA aide les réfugiés, elle ne traite pas des raisons du conflit.»

(Peter Hansen, commissaire général de l’United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East (UNRWA), tiré du Jerusalem Post, 13 octobre 2004).

Avortement au Portugal

Depuis l’échec du référendum de 1998 (49% de oui), le Portugal a confirmé l’illégalité de l’avortement, sauf en cas de viol, de malformation grave ou de danger de mort pour la mère. En novem-bre 2003, neuf femmes étaient ainsi interpellées au sortir d’une clinique et poursuivies pour avoir pratiqué un avortement. Leurs compagnons, parents, médecins, infirmières, assistantes sociales… et même un chauffeur de taxi, étaient aussi accusés de complicité. En fin de compte, tous les inculpé-e-s ont été acquittés et ce procès a marqué le point de départ d’un nouveau référendum pour la légalisation de l’avortement, dans lequel nos ami-e-s du Bloc de Gauche (gauche anticapitaliste) ont joué un rôle essentiel. En janvier dernier, 121000 signatures (il en faut 75000), rassemblées en trois mois, ont été déposées pour demander un nouveau vote. La majorité parlementaire de droite a d’abord refusé de soumettre cet objet au peuple. Mais le mouvement n’a pas baissé les bras, si bien que le gouvernement a dû se résoudre à promettre la mise au vote de ce référendum en 2006. En attendant, la lutte continue… (jb)

Autodafé au XXIe siècle

En 1933, les sympathisants nazis brûlaient les livres des auteurs juifs ou antifascistes. Aux Etats-Unis, les propriétaires d’esclaves étaient si effrayés par le pouvoir des mots que les lois du Sud considéraient comme un crime d’apprendre aux esclaves à lire et à écrire. Aujourd’hui, Lynne Cheney, la femme du vice-président Dick Cheney et ancienne présidente de la National Endowment for Humanities, s’est placée sur la liste des dictateurs et des propriétaires d’esclaves en faisant détruire par le département de l’Éducation 300000 manuels scolaires. Elle a jugé que ces ouvrages se concentraient trop sur ce qui s’était mal passé dans l’histoire des États-Unis (comme le Ku Klux Klan ou le McCarthysme) et pas assez sur les succès des États-Unis.

Lynne Cheney aurait pourtant beaucoup à apprendre. Notamment que la démarcation entre démocratie et autoritarisme n’est pas si large qu’il y paraît. Il s’en est fallu de peu que les Américains élisent Lindberg, un admirateur d’Hitler, à la place de Roosevelt en 1940. Cheney en fait s’oppose à «l’histoire sociale», une branche de l’enseignement de l’Histoire qui estime que l’histoire enseignée est trop souvent celle des figures blanches fameuse, des partis politiques ou des grands industriels. Détruire les livres qui ne correspondent pas à sa vision de l’Histoire ne nous rapproche pas de la vérité et de la liberté.

(Steven J. Ross, Président du département d’Histoire de l’Université de Californie du Sud. Los Angeles Times, 13 octobre 2004).