Swissmetal Boillat Reconvillier: 10 jours de grève pour la dignité
Swissmetal Boillat Reconvillier: 10 jours de grève pour la dignité
La décision du personnel daccepter laccord signé sous légide des autorités cantonales bernoises et de reprendre le travail, prise à une large majorité en assemblée générale, était logique. Cest la tête haute et la cohésion renforcée que les Boillat sont «rentrés».Certes le directeur honni, Martin Hollweg, nest pas éjecté, mais éloigné de Reconvillier. La bataille pour ladaptation des salaires (revendications déposées de 5% pour le personnel de moins de 4000.- et 3% pour les revenus supérieurs), pour la défense des conditions de travail et demploi, est à venir.
Mais la grève de Boillat a été un formidable coup de semonce au patronat qui croyait quen Suisse on peut tout se permettre. Ceux qui sautoproclament Avenir Suisse et qui, au nom de la globalisation, exigent la flexibilité totale, laugmentation des heures de travail et de lâge de la retraite, ont appris à leurs dépens que le monde du travail existe et quil peut le faire savoir. Les spécialistes du management par la terreur pourraient également en tirer quelque profit. Le syndicat Unia sort renforcé de cette bataille quil a accompagné de bout en bout
La grève de Boillat est victorieuse parce quelle a su mobiliser toute la région, devenir une affaire nationale et faire ainsi reculer le patron. Cest très important à la veille de louverture de négociations (prévues en 2005) pour un renouvellement de la convention de la métallurgie aux enjeux considérables. Les dirigeants de lindustrie des machines ont annoncé la couleur : remonter le temps de travail de 40h. à 42h. hebdomadaires. Les méthodes des grévistes de Reconvillier seront bien venues pour leur faire comprendre que le monde du travail ne mange pas de ce pain-là. Chapeau bas devant la détermination des Boillat! (hv)