Chantiers de Saint-Nazaire: les grévistes polonais ont gagné
Chantiers de Saint-Nazaire: les grévistes polonais ont gagné
Pour obtenir le paiement de deux mois de travail, effectués d’avril à juillet, treize salariés de l’entreprise polonaise Klipper se sont enchaînés, le 21 juillet, aux grilles des Chantiers de l’Atlantique Alstom. La CGT a pris en main le soutien, riche de l’expérience des luttes de 2003 avec les Indiens, Grecs et Roumains. La situation intolérable des treize est due à la politique de sous-traitance en cascade d’Alstom: Klipper est sous traitante de Gestal (entreprise française), elle-même sous-traitante d’Alstom. Or le patron de Klipper est en fuite et son entreprise dissoute.
Après un versement de 13 000 euros (sur les 30 000 dus) par Gestal, les treize s’enchaînent le 28 juillet sur le parvis de la mairie, et ils se mettent en grève de la faim. La solidarité se généralise. Un «tour de garde» se met en place jour et nuit, comprenant CGT, militant-e-s associatifs, humanitaires, politiques. Au cours d’une table ronde en préfecture, le consul de Pologne se montre ferme pour que ses ressortissants ne soient pas délogés de la mairie. À noter l’absence des Chantiers, le donneur d’ordre qui tire les ficelles!
Un comité de soutien est créé, avec rassemblement tous les soirs. Le secrétaire de l’Union syndicale CGT des Chantiers alerte la Confédération. Trois grévistes décident alors la grève totale, avec refus de boire. Les négociations s’ouvrent. Au cours du second rassemblement, on apprend que l’accord est conclu. La grève de la faim s’arrête. Une incroyable victoire! C’est Gestal, le donneur d’ordre direct, qui paie. Pavel, porte-parole des grévistes, explique que la victoire est « pour eux et pour tous les autres », toutes celles et ceux qui viennent travailler en France, et « pour que les droits de tous soient respectés partout ». Raison de plus pour lutter pour la reconnaissance des droits des travailleurs-euses étrangers en Suisse. (réd.)