Le 17 octobre dans le monde: 24 heures d'action féministe

Le 17 octobre dans le monde: 24 heures d’action féministe

Ce 17 octobre 2005, des femmes du monde entier ont accompagné la course du soleil autour de la terre par 24 heures de solidarité féministe mondiale. A midi, dans tous les fuseaux horaires de la planète, des femmes sont sorties dans les rues pour manifester leur adhésion à la Charte mondiale des femmes pour l’humanité et à ses valeurs: égalité, liberté, justice, paix et solidarité. Les actions ont commencé dans les Îles du Pacifique en Océanie, pour se poursuivre en Asie, au Moyen-Orient, en Afrique et Europe et enfin dans les Amériques. Voici des exemples d’actions annoncées, présentés par ordre chronologique, par fuseau horaire.

C’est dans les îles du Pacifique, en Nouvelle Calédonie que débute la grande vague d’actions: les Calédoniennes organisent un Forum citoyen avec un atelier de discussion sur la Charte mondiale des femmes pour l’humanité. L’objectif est de recueillir l’adhésion de toutes et de tous à ce document.

Japon. Des actions, surtout autour du thème de la paix dans tout le pays, avec des revendications sur le retrait des troupes japonaises de l’Irak et des sit-in devant les bases militaires américaines.

Philippines. La coordination nationale de la Marche mondiale collabore avec des femmes paysannes, autochtones et pêcheures pour la célébration du International World Food Day (Journée internationale de l’alimentation) et le Congrès des femmes des régions rurales. Lors des manifestations, distribution de copies de la Charte en langue vernaculaire. Toutes les participantes signent une longue bannière blanche portant les cinq valeurs de la Charte.

Inde. Les femmes indiennes planifient des activités comme une marche contre la faim, un sit-in devant le bureau du ministre en chef dans chaque État, la création d’une chaîne humaine et une exposition d’affiches. Ces activités sont organisées par dix Centres de la Marche mondiale installés dans différents États et par les membres du Comité national de coordination de la Marche mondiale.

Grèce. Dans le nord de la Grèce, le réseau de la Marche mondiale de la petite ville de Serres, organise une activité à la frontière bulgare, avec la participation de femmes bulgares, contre le chômage en Grèce et la sur-exploitation en Bulgarie et dans les autres Etats des Balkans. À Athènes, le Forum Social manifeste le samedi 15 octobre contre la directive Bolkestein et les privatisations. Le réseau de la Marche soulève les questions du chômage, des fermetures d’usines, de la pauvreté et de la flexibilité des heures de travail qui viennent d’être étendues.

France. A Marseille, les femmes se donnent rendez-vous sur le Vieux Port où elles garantissent que le bruit qu’elles feront retentira dans le monde entier! Des prises de parole, des chansons, des bruits de casseroles, une fanfare, du théâtre…

A Paris et dans l’Ile de France, l’action s’inscrira dans les manifestations organisées pour la Journée du refus de la misère, à l’initiative de plusieurs associations dont ATD Quart Monde. Activités devant l’Hôtel de ville le jour, lâcher de ballons à midi, et au Trocadéro le soir. La Marche compte faire une intervention au podium sur «la pauvreté des femmes dans le monde» et être présente sous les chapiteaux.

Burkina Faso. Le point culminant du relais mondial se passe à Ouagadougou, parce que le Burkina Faso est l’un des pays les plus pauvres de la planète et que les femmes y vivent des violences spécifiques: mutilations génitales, mariages précoces, polygamie, etc. Une place au nom de la Marche mondiale des femmes sera officiellement inaugurée. Concrètement, des dons du monde entier vont permettre d’offrir une bourse d’études en journalisme à une jeune femme burkinabé. On veut ainsi marquer le rôle que la presse peut jouer dans l’émancipation des femmes si plus de jeunes femmes deviennent elles-mêmes actrices et productrices d’information.

Mali. Les féministes maliennes ont demandé à toutes les femmes de sortir massivement faire un grand tapage tout en convergeant vers le fleuve Niger.

Argentine. Munies de bannières, les femmes bloquent aux feux rouges une avenue voisine de la Plaza de Mayo et distribuent la Charte et des dépliants expliquant ce qu’est la Marche mondiale.

D’autre part, des femmes de La Quiaca, dans la province de Jujuy, conjointement avec des femmes de Villazon, dans la province Modesto Omiste, en Bolivie, marchent ensemble entre les deux villes et traversent la frontière, afin de solliciter les autorités des deux pays. L’événement est très médiatisé.

Colombie. Les femmes de Cucuta prévoient de prendre d’assaut les stations de radio locales et d’envoyer des messages pour répudier les violations de leurs droits. Le 20 octobre, elles organiseront un sit-in dans le parc principal de la ville pour dénoncer tout ce qui leur fait mal mais dont elles ne parlent pas car elles ont peur. Le tout sera accompagné d’activités culturelles. Le slogan du sit-in est «Laissons siffler la marmite» car ce jour-la les femmes feront résonner leurs plaintes et leur désir de paix.

Patates chaudes en Suisse. En Suisse, des actions se tiennent à Genève (autour du monument «Appel des femmes pour un monde sans pauvreté, ni violence», chorale féministe), à Sion (danses, musique, pique-nique autour du thème de l’intégration des jeunes et des femmes), Berne, Bâle, Fribourg. Et Lucerne où les féministes transmettent aux autorités du canton un cahier de revendications concernant le travail des migrantes, ainsi qu’une pomme de terre brûlante… en espérant que ce dossier sera enfin pris en main et non pas passé de mains en mains… (www.marche-mondiale.ch).

Maryelle BUDRY*

* Cet article a été écrit le 16 octobre, à la veille du jour J, soit le 17 octobre entre midi et 13 heures.
D’autres infos sur: www.marchemondialedesfemmes.org