Hamell on Trial: Folk off!

Hamell on Trial: Folk off!

Hamell on Trial, à qui l’on doit déjà le très
bon Tough Love sorti en 20031, revient avec un cinquième album
incisif. A travers la mise en scène de sa relation père – fils,
il livre une nouvelle critique sévère et bien sentie de la société états-unienne.

«T’as déjà pris de la drogue papa?» «Papa,
t’as déjà trompé maman?» «T’as
déjà fauché dans des magasins?» Le nouvel album
de Hamell on Trial, Songs for parents who enjoy drugs2, débute
sans ménagement avec cette impertinence caustique et intransigeante
qui caractérise l’artiste. Avec des textes parfois candides, parfois
impétueux, Ed Hamell s’adresse à tous les esprits progressistes
qui se démènent à élever un enfant dans ce monde
d’intolérance.

Detroit, le fils de 3 ans de Hamell est présent
partout sur cet album. Dans les paroles des chansons de son père bien
sûr, mais aussi
en tant que vocaliste.

Une cible de choix

Encore une fois, George W. Bush n’est pas épargné par
le maître du punk acoustique. «Values» est un dialogue sarcastique
entre Hamell et son fils sur les qualités nécessaires pour devenir
Président, s’il existe une école pour présidents,
des examens pour tester les qualifications des candidats…

Cette mise
en bouche humoristique n’est là que pour signaler sobrement à l’auditeur
que cet album n’est pas «bush friendly», la salve vient un
peu plus tard, violente et hilarante. Avec «Coulter’s Snatch»,
Ed évoque la guerre culturelle menée par l’administration
Bush dans un langage imagé… où l’on voit George
W. se soulager avec une bible. La chanson qui suit «Civil Disobedience» se
passe de commentaires et vient opportunément rappeler, après
les fous rires, que si l’on peut rire des choses, il s’agit surtout
de ne pas oublier d’agir pour en changer.

Et la morale de cette chanson…

Aussi touchant que dérangeant, aussi
doux qu’apocalyptique, Songs
for parents who enjoy drugs
, est une nouvelle bonne claque majestueusement
servie par un Hamell on Trial particulièrement inspiré. Et comme
toute histoire pour les enfants, cet album aboutit, bien entendu, à une
morale : «une guitare est plus puissante qu’une épée».

Erik
GROBET

  1. Voir solidaritéS n° 34.
  2. Hamell on Trial, Songs for
    parents who enjoy drugs
    , Righteous Babe Records.