Le CEVA déraille… en gare de Champel

Il y a quelque temps, le Conseil administratif de la Ville a remis au Conseil
municipal une plaquette relative au projet de station de la liaison ferroviaire
CEVA (Cornavin Eaux-Vives – Annemasse) à Champel et aux Eaux-Vives.
Le projet de Champel nous est alors apparu comme étant totalement démesuré et
nous a conduit, en compagnie d’Alain Gallet et de Sekna Ossmann, à lancer
une pétition, signée par près de 1300 habitant-e-s du
quartier de Champel.

Disons-le d’emblée, les auteurs de la pétition
ne sont pas opposés à la réalisation de la ligne CEVA… mais
il y a loin de la coupe aux lèvres! Que nous propose-t-on à Champel?
Ni plus, ni moins que de raser totalement un bel espace vert pour construire
une station CEVA totalement surdimensionnée et pharaonique. Pour s’en
convaincre, il suffit d’observer les plans: l’emprise du projet
est considérable et le centre du Plateau est constitué d’escaliers
monumentaux recouverts de verre avec ça et là des dénivelés,
selon les plans de l’architecte Jean Nouvel, concepteur de nombre de
projets qui donnent dans le colossal. Cerise sur le gâteau… le
chantier durerait quatre ans!

Or, de quoi a-t-on besoin? D’une gare plus
modeste de type métro
munie d’un seul quai central – et non de deux comme prévu – et
surtout d’un bon tunnel horizontal pour relier la gare à la zone
de l’Hôpital, afin de permettre à ses nombreux employé-e-s,
souvent frontaliers, d’y accéder sans peine, et ce n’est
pas peu dire quand on connaît la rampe de la rue Michel-Servet!

Soyons
réalistes: les habitants-e-s de Champel ne vont pas se précipiter
pour prendre le RER dans le but de se rendre en masse à… Annemasse
ou à la gare de Cornavin! Et concernant la liaison Champel-Cornavin,
il convient de rappeler que le bus 3, une ligne qui marche bien, passe au Plateau
généralement toutes les huit minutes alors que le CEVA envisage,
lui, au mieux, de programmer des rames toutes les demi-heures! Il suffit donc,
pour la quantité résiduelle d’habitants-e-s de Champel
qui l’utiliseront, de mettre en place, comme à Lausanne, un double
ascenseur vertical afin d’accéder à la gare en sous-sol.

Nous
sommes donc bien fondés à dire que ce projet est totalement
surdimensionné et qu’il privilégie un accès massif
au Plateau de Champel alors que les véritables besoins potentiels – et
c’est une évidence – portent sur la zone de l’Hôpital,
en contrebas. Fait significatif, nous avons reçu l’appui de la
Communauté d’intérêts pour les transports publics
(Citrap) ce qui démontre bien que nos préoccupations ne se limitent
pas à la défense d’un espace vert. Forts de cet appui,
nous remettrons prochainement notre pétition aux députés-e-s
et aux conseillères et conseillers municipaux qui, nous le souhaitons
vivement, lui réserveront bon accueil.

Vera FIGUREK
Christian ZAUGG