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Non au réalignement derrière un État colonial et criminel!

Communiqué de solidaritéS

18.06.2025

Nous dénonçons la nouvelle escalade guerrière lancée par l’État génocidaire israélien contre l’Iran depuis le 13 juin avec le soutien des États-Unis.

Immeuble bombardé à Téhéran
Immeubles bombardés dans l’Est de Téhéran

Des centaines de civils ont déjà perdu la vie en Iran. Cette nouvelle guerre, en violation totale du droit international, est le résultat direct de l’impunité internationale dont bénéficie l’État d’occupation israélien et lui permet de poursuivre le génocide à Gaza, la colonisation en Cisjordanie et les agressions répétées contre les pays de la région, comme le Liban, la Syrie et le Yémen.


Les objectifs affichés de cette offensive meurtrière israélienne contre l’Iran sont de faire reculer le programme nucléaire iranien, et faire pression et obtenir encore davantage de concessions des dirigeants iraniens, en parvenant à un deal servant les intérêts étasuniens et israéliens.

Plus largement, c’est l’affaiblissement du régime iranien et son rôle régional qui sont visés. Dans ce cadre, il s’agit à travers la guerre israélienne soutenue par les États-Unis de consolider l’hégémonie étasunio-israélienne dans la région.


En même temps, cette attaque permet de redorer l’image de l’État colonial israélien au sein des États occidentaux, particulièrement européens. Les principales puissances européennes, y compris la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, ont repris la propagande israélienne affirmant agir sous le prétexte fallacieux de légitime défense. Cela est reflété dans la couverture des médias dominants, où le génocide à Gaza a laissé la place à la nécessité «d’Israël de se défendre» contre une «menace existentielle nucléaire».

Redorer l’image du pays

Cette attaque a eu lieu en effet alors que le mouvement international pour la libération et l’émancipation du peuple palestinien prend toujours de plus en plus d’ampleur, et que les critiques du régime israélien se renforcent dans le monde. Fin mai, le Royaume-Uni a par exemple décidé de suspendre les pourparlers pour un accord de libre-échange avec l’État colonial israélien, convoquant par la même occasion l’ambassadrice israélienne à Londres et imposant des sanctions sur plusieurs organisations et individus liés à la colonisation.

Le parlement de l’Union européenne est aussi allé dans ce sens, en votant avec une forte majorité le réexamen de l’accord d’association avec l’État d’occupation israélien en vigueur depuis 2000, qui a fait du bloc européen le premier partenaire commercial de Tel-Aviv.
De plus, à l’intérieur de l’État colonial israélien, cette nouvelle escalade guerrière fait suite à une tentative de l’opposition israélienne de renverser par un vote au parlement le gouvernement dirigé par le premier ministre Benjamin Netanyahu.

Cette attaque a donc également pour objectif d’accroître la popularité du gouvernement actuel en jouant sur la nécessité de «l’unité nationale» face à la «menace iranienne».

Pas de libération par la guerre

Finalement, cette attaque israélienne n’a pas pour but de «libérer» les classes populaires iraniennes ou d’agir dans leur intérêt, contrairement aux propos mensongers de Netanyahu. Au contraire, cette offensive meurtrière va probablement conduire à renforcer la militarisation et la sécurisation du régime autoritaire et réactionnaire iranien, et donc une politique encore plus répressive envers les classes populaires et toute forme de contestation politique et sociale.

D’ailleurs, notre opposition aux attaques contre l’Iran ne doit pas nous faire oublier de dénoncer les politiques répressives, autoritaires et réactionnaires de la République islamique d’Iran dans son pays, mais aussi dans la région.

Soyons clair·es, cette nouvelle agression n’est pas un acte de «légitime défense», comme revendiqué par Netanyahou, mais une tentative de consolidation de l’hégémonie étasunio-israélienne dans la région, une diversion face au génocide du peuple palestinien, aux violations des droits humains et du droit international, à la colonisation accélérée de la Cisjordanie, à l’instabilité qui règne au sein d’Israël et à la contestation contre le gouvernement, et à son isolement dans les opinions publiques internationales.

Les États-Unis, comme leurs alliés, sont toujours et encore complices face aux horreurs qui se déroulent sous nos yeux. Par leur soutien militaire, technologique, économique et diplomatique à l’État colonial israélien, le régime de Netanyahou continue sa politique génocidaire et de guerre à l’encontre des Palestinien·nes et des peuples voisins. Ni Washington ni Tel Aviv ne portent une volonté de changement social progressiste ou démocratique en Iran ou ailleurs.

En Suisse aussi, Ignazio Cassis refuse de condamner les atrocités commises par l’armée d’occupation israélienne et les colons israéliens dans leur entièreté. En plus, le Conseil fédéral continue à autoriser l’exportation de matériel de guerre et la collaboration militaire avec l’État d’apartheid israélien.

La mobilisation se poursuivra

Mobilisons nous pour mettre fin par tous les moyens nécessaires à la frénésie guerrière des dirigeants de l’État colonial et d’apartheid israélien soutenu par les États-Unis et une grande partie des États occidentaux!

L’impunité israélienne est une menace permanente pour les classes populaires palestiniennes et régionales, et plus largement dans le monde.

Dans ce ce cadre, nous exigeons:

  • Un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza, et la fin du génocide
  • La fin du blocus à Gaza, et l’entrée de l’aide humanitaire des ONGs
  • La libération des territoires occupés palestiniens, syriens et libanais
  • Le droit au retour de tou·tes les réfugié·es palestinien·nes
  • Le dématèlement des structures d’apartheid de l’État colonial israélien
  • La fin de l’escalade militaire israélienne contre l’Iran: pas d’intervention militaire des USA contre l’Iran! Il est hors de question de répéter le désastre de la guerre en Irak de 2003!
  • La libération de tou·tes les prisonnier·ères politiques et des défenseur·euses des droits humains et la vigilance face à de nouvelles répressions par le régime iranien
  • La fin des sanctions sectorielles affectant et appauvrissant les classes populaires iraniennes

En Suisse:

  • La démission d’Ignazio Cassis, désavoué au sein même de son département en raison de ses positions honteuses en soutien au génocide et à l’impunité de l’État colonial israélien
  • Des sanctions politiques, économiques et diplomatiques à l’encontre de l’État d’apartheid et colonial israélien
  • Plus largement, l’interruption immédiate de toutes les collaborations économiques, militaires, diplomatiques, scientifiques, culturelles, sportives et académiques, avec l’État génocidaire
  • Une augmentation significative du financement de l’UNRWA, pour répondre aux besoins humanitaires dramatiques.

solidaritéS continuera à lutter pour la libération et l’émancipation du peuple palestinien et des peuples de la région, et contribuer à réunir toutes celles et tout ceux avec les mêmes objectifs!