Congé maternité

Mobili­sation entravée mais victorieuse

Une large coalition syndicale, politique et féministe contre le projet de réduction du congé-maternité des employé·e·s de la fonction publique s’était constituée dans le canton. Le président du Grand Conseil envoie les flics.

Un sac avec le slogan "touche pas à mon congé maternité" au milieu des manifestants
Rassemblement dans la cour du château de Neuchâtel

Après plusieurs dénonciations publiques, une manifestation dans la cour du château, regroupant plus de 200 personnes, avait précédé la séance du Grand Conseil (GC) qui devait se prononcer sur cette nouvelle réglementation. Une majorité du parlement a refusé de suivre le projet de réduction du congé-maternité, proposée par les partis de droite (PLR et UDC).

La mobilisation a donc permis de maintenir le droit à un congé de 17,5 semaines, situation qui n’est pas exactement un privilège de fonctionnaires.

Pour contrer cette opposition, certains responsables à droite ont tenté une dernière manœuvre. Le président du GC, Quentin Di Meo, par ailleurs vice-président du PLR et chargé de projet à la Chambre neuchâteloise du commerce et de l’industrie, avait contacté la police cantonale pour empêcher le rassemblement syndical et politique, en vidant la cour du Château et en voulant filtrer les entrées dans cet espace public. Manœuvre parfaitement illégale, inspirée sans doute par une lecture des droits démocratiques des modèles totalitaires.

La ferme opposition des manifestant·e·s déjà présent·e·s a permis de déjouer la manœuvre. Ce grave incident a incité le syndicat des services publics (SSP) à interpeller directement le Conseil d’État et à protester auprès du GC par une lettre ouverte au président de celui-ci.

Si la proposition de réduction était déjà une provocation, cette action illégale et anti-démocratique a encore montré la duplicité de nos grands défenseurs de la « liberté ».

José Sanchez