Palestine

Pour le droit universel à une vie humaine et digne

Il y a huit ans s’ouvrait le «processus
d’Oslo», une négociation censée apporter
la «paix» au Moyen-Orient et une
«solution politique» au conflit israélo-palestinien.
Huit ans après, le bilan est
sans appel: prolifération des colonies,
humiliations, meurtres, massacres, destructions,
au quotidien pour les Palestiniens,
guerre, menaces, attentats…
Bref, pour les Palestiniens, une négation
complète de leur droits les plus élémentaires
d’êtres humains et de citoyen-ne-s et, dans toute la région, une insécurité
croissante dont les femmes et les
jeunes sont les premières victimes.

Pour la nième fois, l’armée d’occupation – aux ordres
de l´assassin Sharon – mobilise à nouveau sa lourde
machine de guerre et projette sa force la plus brutale
contre une population largement désarmée et qui ne
fait que revendiquer, par l’Intifada, ses droits fondamentaux
à une vie digne d’être humain.

Au lieu d’amener la paix et le calme, le «processus
d’Oslo» a avorté et enfanté du chaos. Visant à juguler
la révolution palestinienne en lui imposant des institutions
sorties du moule de la colonisation sioniste, il
n’a fait que renforcer une situation d’apartheid, unanimement
dénoncée récemment lors de la conférence
sur le racisme de Durban (Afrique du Sud), notamment
par plus de 3000 ONG venues du monde entier.
Leila Shahid, déléguée de l’Autorité palestinienne en
Europe, n’a pu que constater l’échec d’Oslo en nommant
les territoires «autonomes» un Bantoustan!

Les opérations kamikazes, arme de faibles, sont des
cris de désespérance jetés à la figure de l’humanité,
expression de la frustration face aux humiliations
subies. Ces actes de révolte trouvent leur origine dans
les conditions mêmes que l’Etat d’Israël a créées et
développées méthodiquement, avec l’appui occidental,
depuis et avant même sa naissance. Mais la résistance
du peuple palestinien est générale, elle est au
quotidien et implique tout le pays.

Qui est responsable de cette effusion de sang?
Cyniquement, on veut nous faire entendre que ce sont
«les terroristes», ces jeunes kamikazes qui meurent
déchiquetés par une charge d’explosif plaquée sur le
ventre, et les Palestiniens en général.

Mais qui sont les véritables terroristes? Il ne saurait y
avoir de doute là-dessus: ce sont en premier lieu l’Etat
d’Israël et les Etats Unis d’Amérique, qui incitent leur
«protégé» à poursuivre cette politique pour mettre au
pas l’ensemble d’une région riche en particulier en
ressources pétrolières. Mais avec eux, toute la «communauté
internationale» et les autres Etats du monde,
arabes inclus, s’avèrent également responsables de
cet état de fait: il n’y aura pas de paix globale, de mondialisation
«heureuse», de sortie de la terreur mondialisée,
sans justice globale!

Ne restons pas passifs

Ne soyons pas complices. Agissons pour mettre fin à
plus de 50 ans de douleur et d’humiliation des Palestiniens,
à l’effusion de sang de tout côté. Installer la
paix au Moyen-Orient et de par le monde nous incombe.
Les divers processus officiels et officieux n’ont pas
abouti, au contraire, ils n’ont fait que verser de l’huile
sur le feu. Des dizaines de résolutions ont été prises à
l’ONU contre l’Etat d’Israël, mais elles n’ont eu pour
seul résultat que de remplir des casiers. Aucune n’a
été appliquée. En solidarité avec le peuple palestinien
nous devons compter d´abord sur nous-mêmes, sur
la lutte citoyenne.

Revendiquons en urgence:

• le droit à la vie, pour toutes et tous, une vie digne d’êtres humains et de citoyens, sans discrimination de «races», de sexes ou de religions;
• le droit de retour pour les réfugié-e-s palestiniens, le droit à ne pas être chassés de la terre que leurs parents ont cultivée, le droit à rester chez soi;
• le droit à récolter les fruits de son travail, à ne pas voir son verger détruit, ses champs spoliés, sa maison rasée ou occupée illégalement;
• le droit à l’eau et à son partage équitable;
• le droit à la libre circulation, le droit au travail, à l’éducation, à la santé;
• le droit à pratiquer sa religion – ou à n’en pas pratiquer,
• le droit à sa culture et à jouir de celle des autres;
• le droit à l’autodétermination et des droits démocratiques identiques pour toutes et pour tous;
• la libération des prisonniers politiques;
• le droit à la sécurité, à la protection, à la paix et à la justice…

Bref, tous les droits humains et citoyens
Pas de paix globale, sans justice globale

C’est là le véritable enjeu. Sans sa concrétisation, il
est vain d’espérer voir le bout de tunnel de sitôt!
Tout est négociable si l’on postule l’égalité de droit de
chacun et la justice pour tous. Toute «solution» politique qui ne part pas de là est illusoire. C’est pourquoi
nous vous appelons à une…

Manifestation à Genève
Samedi 12 janvier 2002
14h00 – Place Neuve

Soutiennent cet appel:

Association Suisse-Palestine; Association des Palestiniens en Suisse; Centre Europe Tiers-Monde; CETIM;
Nord-Sud XXI; Comité Tunisie en Suisse CTS; Comité arabe pour le soutien au peuple palestinien;
Association Nour; Union des Juristes Arabes; AUPJP
(Une terre, deux peuples); Aide sanitaire suisse aux
Palestiniens ASSP; Observatoire International pour
les Affaires de la Palestine OIAP; Ligue des droits de
l’Homme, Genève; solidaritéS; LCR 74; PdT; ADG; Les
Socialistes PSGe; Comité pour un Etat palestinien
(Education et Libération CH/F, Association Gessienne
contre le racisme et le fascisme AGRAF, Attac pays de
Gex, Ligue des droits de l’Homme du pays de Gex.)
Collectif Viva Zapata; Comité pour l´annulation de la
dette du Tiers-Monde CADTM; GSsA; Maison populaire
de Genève…