Electricité: le Conseil fédéral pête les plombs...
Electricité: le Conseil fédéral pête les plombs
Fin septembre, se terminait la consultation organisée sur le nouveau projet de loi de libéralisation-privatisation électrique remettant sur le métier la LME, refusée par le peuple en 2002.
Le projet de Moritz Leuenberger & Co. prévoyait une «libéralisation» du marché en 2007 pour les «gros» consommateurs jusquà 100 Mwh par an (ce qui correspondrait à 50000 entreprises et 50% du marché environ), suivie dune ouverture totale dans une deuxième étape, soumise à référendum, cinq ans plus tard…
Vendredi dernier, le Conseil fédéral adoptait définitivement sa copie pour transmission au parlement. Sa proposition: appuyer sur laccélérateur! Toutes les entreprises quelles que soient leur taille ou consommation doivent pouvoir immédiatement «faire leur marché» où elles veulent en matière électrique Dun coup, ce serait environ 70% de la consommation helvétique qui basculerait du jour au lendemain sous la coupe des «lois du marché», au détriment de la sécurité dapprovisionnement, de lenvironnement, du contrôle démocratique et du porte-monnaie de la majorité de la population En outre, dans les projets du gouvernement le développement des énergies renouvelables doit être atteint par des «mesures librement consenties par lindustrie»!
A cette LME bis, répondra, de notre côté, un deuxième référendum fédéral pour défendre le service public. En attendant, ce nouveau projet ultralibéral est une raison de plus pour nos lecteurs-trices genevois de signer et de faire signer linitiative cantonale «Energie-Eau: notre affaire!», qui vise à bloquer les velléités de libéralisation «sauvage» en consolidant le monopole public de la régie électrique genevoise (SIG). Elle est disponible sur www.solidarites.ch. (pv)
Nucléaire sans limites?
Le même où il annonçait ses projets en matière de marchandisation électrique, le Conseil fédéral accordait aussi une autorisation dexploitation, illimitée dans le temps, à la vieille centrale nucléaire de Beznau I en Argovie. Son raisonnement spécieux: autoriser lexploitation sans limite de nos vieux réacteurs nucléaires «accroît la motivation de lexploitant à investir [ ] ce qui est dans lintérêt dun niveau de sécurité élevé.»! Cette décision fait écho à lagitation du landernau politique bourgeois qui sest mobilisé ces temps pour la construction dune nouvelle centrale nucléaire en Suisse. «Je pense que lénergie nucléaire a de lavenir», a dit le président du Parti radical suisse à la NZZ am Sonntag courant novembre, relayé par Ueli Maurer, président de lUDC blochérienne, qui a réaffirmé le soutien indéfectible de son parti à latome parce quil «ne voit aucune alternative possible en Suisse dans un avenir prévisible». Du pain sur la planche pour les antinucléaires! (pv)