Allemagne: les syndicats pour un salaire minimum légal
Allemagne: les syndicats pour un salaire minimum légal
Réunis en congrès à la fin mai dernier, les
délégués de lUnion syndicale allemande, le
DGB, ont appelé à linstauration dun salaire
minimum national. Il nexiste en effet pour linstant pas
de salaire minimum légal outre-Rhin, les
rémunérations et les minima étant
négociés dans chaque branche et dans chaque région.
Jusquici, les directions des puissants syndicats de la
métallurgie (IG Metall, lun des principaux piliers du
DGB) et de la chimie énergie (IG BCE) sopposaient
à un salaire minimum légal, estimant que leurs
conventions collectives leur assuraient des salaires plus
élevés.
Si leur position a changé, cest en raison du très
faible niveau des salaires observé dans de nombreux secteurs en
plein essor, notamment dans les services, ainsi que de
laugmentation du nombre dentreprises qui
nadhérent pas aux conventions collectives de branche.
Suite à ces mutations, le DGB a perdu la moitié de ses
membres au cours de ces dix dernières années.
De nombreux travailleurs-euses allemands ont subi une baisse de niveau
de vie brutale suite à la récente réforme du
marché du travail (Harz IV), qui oblige les chômeurs-euses
de longue durée à accepter nimporte quel travail,
quelles quen soient les conditions. «Je suis pauvre, mais
je travaille», peut-on lire sur les banderoles et les T-shirts
portés dans les manifestations organisées par les
syndicats. Un site Internet proche du DGB a aussi lancé une
pétition pour ladoption dun salaire minimum
légal de 7,5 euros de lheure au niveau national.
Aujourdhui, non seulement Die Linke, mais le SPD et une partie
de la droite et du patronat ne rejettent pas lintroduction
dun salaire minimum interprofessionnel légal. La bataille
pour en fixer le niveau est donc lancé. Elle est
évidemment essentielle. LUnion Syndicale Suisse (USS)
saura-t-elle sassocier pleinement à cette campagne de
lensemble du mouvement syndical européen? Ce sera
à son prochain congrès den
décider.