"A vous la dette, à nous la révolte"!
Depuis plusieurs mois, le gouvernement Monti incarne et entend l’imprimer, à coup de matraques si nécessaire, dans l’esprit des Italiens-nes, la maxime : le patron a toujours raison. Pourtant, la lutte continue inlassablement sur les places publiques, sur les lieux de travail, dans les espaces de culture, en bref partout où la mobilisation prend sens pour des couches toujours plus larges de la population.
Alors que le panier de la ménagère affiche +4,6 % au 31 mars, que l’écart entre les salaires et la hausse des prix n’a pas été aussi important depuis au moins 17 ans, et que la moitié des contribuables déclarent moins de 15 000 euros, la politique antisociale de Monti est encensée par les milieux de la finance internationale. Ainsi le Wall Street Journal ne tarit pas d’éloges pour le « courage » de Mario Monti qui s’élève contre le mouvement ouvrier italien et pour la « rare opportunité qu’il offre aux Italiens d’être éduqués aux conséquences d’une opposition aux réformes » (27.03.2012).
La menace est là : pour que Rome ne devienne pas Athènes, les Italien-nes doivent accepter d’abolir leurs droits politiques et sociaux pour les « adapter » à la liberté d’entreprise. Et s’annoncent déjà la réduction des salaires, l’augmentation du temps de travail, la liberté de licenciement alors que chômeurs-euses, retraité.e.s et précaires subissent aujourd’hui les premiers contrecoups de la « rigueur » de Monti.
Pourtant la politique de la peur, si elle pèse incontestablement sur la population italienne de tout son poids antisocial, ne semble pas infléchir le cours des mobilisations contre les politiques d’ajustements structurels. Dernière en date, le 31 mars dernier à Milan, la mobilisation Occupyamo Piazza Affari a réuni plus de 20’000 personnes pour dénoncer les « politiques antisociales du gouvernement Monti et de la Banque centrale européenne ». A l’appel du comité national No debito, signé par des organisations politiques de la gauche radicale italienne, des forces syndicales alternatives, des mouvements sociaux issus de la société civile, des mouvements écologistes, et des organisations de précaires et de migrant.e.s la manifestation est la première tentative ô combien réussie de réunir un vaste front politique radical. La grève générale est la prochaine étape !
Stéfanie Prezioso