Italie
Italie : «Salvini, t'es foutu la jeunesse est dans la rue!»
100 000 étudiant·e·s ont manifesté dans toute l’Italie contre les politiques antisociales et racistes du gouvernement Lega-Mouvement 5 étoiles (M5S).
Emanuele Cremaschi
Le 16 novembre, des centaines de milliers d’étudiant·e·s ont manifesté dans plus de 70 villes italiennes pour le « No Salvini Day », à l’appel de collectifs étudiants. Les manifestant·e·s ont réclamé davantage d’investissements dans l’éducation. Il était notamment question de s’opposer à l’orientation professionnelle des étudiant·e·s, qui vise à opérer des coupes dans l’éducation, mais aussi de dénoncer les pénuries de bourses d’études. À Milan, des drapeaux du parti d’extrême droite la Lega et du M5S ont été brûlés, tandis qu’à Naples des étudiant·e·s, avec l’appui de centres sociaux, ont crié « Non au gouvernement de la matraque ». Pendant ce temps-là, à Rome, les manifestant·e·s brûlaient symboliquement des mannequins à l’effigie de Salvini, sur lesquels il était écrit « Tuer Salvini n’est pas un crime ».
Bien que les manifestations visaient d’abord à mettre en avant les problématiques étudiantes, les revendications se sont transformées en opposition globale au gouvernement. À Milan notamment, de nombreuses personnes portaient des t-shirts avec le navire méditerranéen Aquarius, car c’est bien le racisme du gouvernement italien qui indigne le plus les étudiant·e·s. Les difficultés de l’école publique se sont articulées à la défense des migrant·e·s contre la politique raciste du gouvernement. Celui-ci venait en effet d’être sanctionné par le vote du Décret sur la sécurité, qui va dramatiquement empirer la situation des migrant·e·s dans la Péninsule.
La solidarité avec les migrant·e·s s’est exprimée par des chants: « Tous avec la Méditerranée », « Désobéissance civile contre ce climat xénophobe », « Oui à la dignité humaine ». Et sur l’une des pancartes, portée par un étudiant, on pouvait lire « Éducation libre et sans frontières, non au décret Salvini ». Les manifestant·e·s ont enfin fait un détour par le consulat des États-Unis pour témoigner leur solidarité avec la caravane des migrant·e·s et leur opposition aux politiques migratoires de Trump.
Jorge Lemos