Colombie: pays mortifère pour les syndicalistes
Colombie: pays mortifère pour les syndicalistes
Des secteurs de lestablishment US mènent campagne pour
conditionner la signature dun accord de libre-échange
avec la Colombie à un changement de politique du
Président Uribe. Cest que les liens entre le pouvoir et
les paramilitaires, brutalement révélés à
lopinion par les enquêtes en cours suite à
lexhumation de grands charniers, discréditent le
principal allié de Washington dans la sous-région. Pour
léditorialiste du New York Times, lenjeu est
clair: «Différer la ratification (
) pour changer
la conduite de M. Uribe». La Confédération
syndicale internationale (CSI) hausse aussi le ton: depuis 1991, 2245
travailleurs ont été assassinés en Colombie, dont
494 leaders syndicaux (97% de ces crimes sont imputables à
larmée et aux paramilitaires). Pour le Président
US de la CSI, Guy Ryder: «La Colombie est toujours le pays le
plus mortifère pour les syndicalistes. Pourtant, au lieu
dutiliser ses ressources pour répondre au problème
réel, le gouvernement Uribe (
) envoie des hauts
fonctionnaires à létranger pour dire que la
situation saméliore. Ce ne sont que des mensonges. En
2006, 78 syndicalistes ont été assassinés, 8 de
plus quen 2005, et de nombreux autres ont été
victimes de menaces, séquestrations ou
disparitions».
Brésil: marche pour les droits des travailleurs
En dépit de la croissance économique, le gouvernement
Lula poursuit son offensive contre les travailleurs-euses:
surexploitation, précarité et répression sont
ainsi le pain quotidien dune grande majorité de la
population laborieuse. Selon une étude récente, les
coupeurs de canne à sucre de lEtat de Sao Paulo ont une
espérance de vie au travail inférieure à 15 ans,
comme aux temps de lesclavage. Parallèlement, les
affaires de corruption se multiplient, tandis que les autorités
accélèrent la privatisation de la prévoyance
sociale, limitent le droit de grève et criminalisent les
militant-e-s des mouvements sociaux. Cest contre cette
régression sur tous les fronts que des milliers de travailleurs
et détudiants, femmes et hommes, ont marché
mercredi 24 octobre vers Brasilia.
LArgentine est à vendre
Selon une étude de la Fédération agraire
argentine, 10% du territoire national appartient à des
propriétaires étrangers. De 2001 à 2006, 40,5
millions dhectares, parmi les plus riches du pays, ont
été vendus à des intérêts
extérieurs. Il en va de même du sous-sol, dont 85% des
ressources sont encore inexploitées. Ainsi, sur 69 des
principales exploitations minières en activité, 63 sont
contrôlées par des sociétés multinationales.
La loi facilite dailleurs laliénation du sous-sol,
dans la mesure où sa propriété dépend des
Etats provinciaux. Léconomiste Leopoldo Markus
considère la multiplication des concessions minières
comme «lun des principaux pillages de
lArgentine». De surcroît, cet essor de
lexploitation du sous-sol seffectue aux mépris le
plus total de la protection de lenvironnement.