Les postiers / ères d’Inde en grève

Les postiers / ères d’Inde en grève


600 000 postiers indiens ont fait grève pendant deux semaines, au mois de décembre, en défense de 300 000 employé-e-s à temps partiel. En effet, au cours des années 90, l’Etat avait classé 300 000 postes, attachés principalement aux bureaux de campagne, dans la catégorie des «employés extra-départementaux», privés de la protection sociale et du droit à la retraite des fonctionnaires.


Sous la pression des travailleurs/euses et de leurs organisations syndicales, en avril 1997, un jugement arbitral sollicité par le Parlement avait fini par recommander l’attribution du statut de fonctionnaire à l’ensemble des employé-e-s. Mais, le Gouvernement n’avait cessé d’atermoyer, et le FMI de rappeler au Ministre des finances les points 1 et 8 du «consensus de Washington» (règles de la bonne gouvernance établies en 1998): discipline fiscale, réduction du déficit budgétaire, privatisation des services publics. C’est dans ce contexte que les syndicats ont appelé à la grève. En réponse, le Gouvernement de la droite indoue, décidé a l’épreuve de force, faisait appel à la loi coloniale du «maintien du service minimum». Cependant, le parti du Congrès, le Parti Communiste, de même que plusieurs formations bourgeoises régionales refusaient de s’exécuter, sabotant provisoirement l’effort de guerre de la droite au pouvoir.


Le «Comité d’Action Unitaire» des postiers avait cependant une faiblesse. Les syndicats indiens ne sont pas organisés en fédérations, mais en une myriade de groupes, sur le lieu de travail, lié chacun à un parti politique. Ainsi, le 17 décembre, une aile minoritaire, représentant un cinquième des employé-e-s, liée à la droite hindoue et au parti du Congrès, déclarait accepter un compromis bidon du gouvernement. Affaibli, le puissant mouvement des postiers se voyait acculé à la retraite, le temps de réorganiser l’unité des forces syndicales de gauche pour repartir au combat.


(JB)