Davantage les femmes que les hommes
Conditions de travail atypiques
Davantage les femmes que les hommes
Pour la première fois depuis 1991, lenquête suisse sur la population active (ESPA) a recueilli des informations sur les différentes formes de travail. elle met en évidence les diverses formes demploi qui sécartent de la norme du plein temps ainsi que la sur-représentation féminine dans les emplois dits atypiques.
Entre juin 2000 et juin 2001, le nombre des actives et actifs occupés a crû de 1,5%. Cette progression provient essentiellement des femmes et des immigré-e-s. La part des femmes actives a augmenté de 2,5% (+42000 femmes) contre 0,8% chez les hommes. concernant la population immigrée, on note que la part masculine a progressé de 4,4% contre 9,6% chez les femmes. Parmi la population active de nationalité suisse, la proportion féminine na augmenté que de 0,9% et celle des hommes a légèrement régressé (-0,2%).
Sur appel
Pour la première fois, cette enquête rend compte de lampleur de lemploi et des conditions de travail atypiques en Suisse: travail sur appel, travail à domicile, contrat de travail à durée déterminée, horaire de travail annualisé, travail en équipe, de nuit et du dimanche. Il ressort que 160000 salarié-e-s (5% du total) ne se rendent à leur travail que sur demande; les femmes constituent les deux tiers des effectifs. Dans le détail, le travail sur appel concernait 7,5% des femmes actives contre 3,3% des hommes actifs.
Le travail à domicile et les contrats à durée déterminée concernaient eux aussi avant tout les femme: près de quatre actifs à domicile sur cinq étaient des femmes, et la part féminine parmi les salarié-e-s avec un contrat de travail à durée déterminée sélevait à 56%. Par ailleurs, 160000 salarié-e-s (5% du total) travaillaient seulement sur une base annualisée. Enfin, et ce nest pas une nouveauté, la progression de lactivité à temps partiel se poursuit: le pourcentage des salarié-e-s à temps partiel est passé de 29,3% à 30,7%. Mais près de 80% des postes à temps partiel étaient occupés par des femmes.
On constate également que la part des femmes actives à temps partiel a progressé de 53,5% à 55,1% en une année. Certes, le temps partiel se répand également chez les actifs, mais seul un homme actif sur dix travaille à temps partiel. Mais comme la montré lESPA 2000, les temps partiels masculins ne diffèrent des temps partiels féminins au niveau des qualifications.
Nouvelles inégalités
Les hommes à temps partiel étaient concentrés dans les professions intellectuelles et scientifiques sans fonction dirigeante, tandis que les femmes à temps partiel étaient surreprésentées parmi les ouvrières et les employées non qualifiées. Signalons encore que la moitié des actifs à temps partiel avaient un taux doccupation inférieur à 50%, et que quelque 175000 personnes, soit 4,4%, travaillaient seulement de une à cinq heures par semaine.
Si le nombre des salarié-e-s qui souhaiteraient augmenter leur taux doccupation («sous-emploi») fait défaut dans cette édition de lESPA, on peut rappeler quen juin 2000 la part de ces salarié-e-s représentait près de 9% de la population active occupée. La progression du salariat féminin ne sest pas accompagnée par une diminution des inégalités entre femmes et hommes, mais de nouvelles formes dinégalités professionnelles.
En Suisse, les inégalités dans le domaine de lemploi et du travail sont nombreuses et les rapports sociaux de sexe majorent pour les femmes ces inégalités.