Manif anti-OMC: le point de vue de solidaritéS

Manif anti-OMC: le point de vue de solidaritéS

SolidaritéS a appelé à la manifestation
internationale contre la Conférence ministérielle de
l’OMC, du samedi 28 novembre à Genève. Cette
manifestation était légitime et indispensable pour
dénoncer les responsabilités écrasantes de cette
organisation par rapport à la crise économique, sociale
et écologique qui affecte les peuples de la planète, en
particulier les plus pauvres. Le rendez-vous de protestation de samedi
dénonçait ainsi la volonté de l’OMC de
renforcer encore la marchandisation des biens et services essentiels
à la vie, notamment l’agriculture, ceci à un moment
où plus d’un milliard de personnes souffrent de la faim.

    Face à cette violence intolérable de
l’ordre international, il était décisif que les
représentant·e·s des nombreuses organisations
populaires, paysannes, syndicales, venues à Genève du
monde entier puissent faire entendre leur voix devant le siège
de l’OMC. C’était l’objectif clairement mis en
avant par la quarantaine d’organisations qui ont appelé
à cette manifestation, appel auquel ont répondu quelque
5000 personnes. Or cette manifestation a été
cassée; elle n’a pas pu atteindre l’OMC et servir de
tribune à ceux et celles qui devaient pouvoir s’y
exprimer; elle a été dissoute au tiers de son parcours.

    Les vitrines et les voitures endommagées
samedi, en contradiction flagrante avec les consignes des
organisateurs, seront réparées dans les jours qui
viennent, mais les militant·e·s et les
citoyen·ne·s qui ont été privés de
leur droit de manifester ont perdu irréparablement une occasion
de se faire entendre. C’est pourquoi nous rejetons les moyens
d’action de ceux qui ont entrepris cette casse
indiscriminée, au mépris de la volonté de
l’écrasante majorité des
manifestant·e·s.

    Il est essentiel de défendre le droit de
manifester. Cela réclame un débat sérieux de la
part de l’ensemble des altermondialistes pour s’opposer
à l’avenir à une telle prise en otage du mouvement.
Mais cela réclame aussi une condamnation sans réserve de
l’attitude de la police, qui n’a pas cherché
à arrêter la casse pendant la première partie de la
manifestation, mais qui a par la suite réprimé violemment
de nombreux manifestant·e·s pacifiques, en particulier
des jeunes, dont le seul tort était de protester contre
l’OMC.

solidaritéS Genève

communiqué de presse du 29 novembre 2009