Assurance-chômage: double précarité

Assurance-chômage: double précarité

La 4e révision de la loi sur
l’assurance-­chômage va amplifier la
précarité dans le monde du travail par une
réduction immédiate des prestations allouées aux
salarié·e·s privés d’emploi. Pour une
même durée de cotisation, le nombre
d’indemnités journalières sera diminué ou,
à l’inverse, pour conserver la couverture actuelle, il
faudra avoir cotisé durant six mois de plus
qu’aujourd’hui. Les jeunes de moins de 25 ans sans
charge familiale ne toucheront qu’un
« demi-droit », soit 200 indemnités en
tout et pour tout. Et les personnes n’ayant pas pu cotiser
régulièrement bénéficieront de 90 jours
d’assurance seulement, soit quatre mois. Cette grave restriction
touchera notamment les jeunes sortant d’étude et les
femmes de retour sur le marché du travail après la
période éducative des enfants.

    En plus, cette nouvelle loi promet une
précarité « à
retardement ». Elle concerne à nouveau les jeunes.
En dessous de 30 ans, les chômeurs sans charge familiale devront
accepter tout poste de travail, même s’il ne correspond pas
à la formation suivie ou à l’expérience
professionnelle acquise, sous peine de suspension du paiement des
indemnités. Cet allègement de la définition du
travail convenable va jeter sur le marché du travail des jeunes
(sur)qualifiés qui seront sous employés dans des
activités simples. Cette nouvelle main-d’œuvre
concurrencera les salarié·e·s en place, notamment
les femmes, largement surreprésentées dans les segments
précarisés du marché de l’emploi.

    Le nouveau mode de calcul des indemnités pour
une seconde période de chômage favorisera aussi une
précarisation différée. Aujourd’hui, les
indemnités complémentaires versées par les
caisses-chômage en appoint aux gains intermédiaires
réalisés en cours de chômage sont comptées
comme un revenu. Les indemnités du second délai-cadre
sont calculées sur l’ensemble. Avec la 4e révision,
ce ne sera plus le cas, seul le salaire pur sera comptabilisé,
réduisant les ressources des chômeurs·euses de
longue durée en deuxième période
d’indemnisation.

    Dans la même veine, les revenus touchés
par les chômeurs·euses participant à des programmes
de formation ou d’insertion ne seront plus
considérés comme des salaires. Seuls les
« vrais » emplois occupés dans le
secteur lucratif du marché du travail seront
considérés comme cotisant à
l’assurance-chômage. Les emplois subventionnés
pourraient ainsi ne plus être indemnisés à
l’avenir.


Autant de bonnes raisons de refuser
cette révision lors du scrutin du 26 septembre et de signer le
référendum en cours pour obliger les autorités
à la soumettre au vote populaire. MS