Bangladesh: une intoxication collective d'ampleur historique

Bangladesh: une intoxication collective d´ampleur historique


Il est des pays qui semblent bénis des dieux. Le Bangladesh n’en fait pas partie. Après avoir connu une décolonisation et une indépendance particulièrement meurtrières et dramatiques, le pays doit en outre faire face à des inondations périodiques, aggravées par la déforestation que connaît le Nepal en amont. S’y ajoute aujourd’hui la plus grande intoxication massive à l’arsenic de l’histoire. Les estimations basses évaluent entre 28 à 35 millions le nombre de personnes touchées,les estimations hautes à 77 millions.


Les Bangladeshis s’intoxiquent en buvant l’eau de leur puits, creusés il y a une trentaine d’années sur les conseils des experts de la santé et du développement. Ces millions de puits tubés devaient permettre à la population d’échapper aux infections intestinales, comme les diarrhées, qui ravageaient alors le pays. Effectivement, l’eau des puits ne contenait pas les bactéries pathogènes à l’origine de ces maladies. Mais bien de l’arsenic, comme on l’a découvert à partir de 1993.


L’intoxication par l’arsenic, l’arsenicisme, provoque des cancers cutanés, des tumeurs de la vessie, des reins et des poumons, des troubles circulatoires dans les membres inférieurs et, peut-être, de l’hypertension et des troubles génésiques.


Problème supplémentaire, il faut entre 7 à 10 ans, parfois plus, pour reconnaître la pathologie. Quand elle apparaît, il arrive alors qu’il soit trop tard pour agir avec succès.


ds