Pas plus, mais mieux!
Pas plus, mais mieux! : Non au mercredi matin d'école
Un enfant est mieux à l’école que dans la rue ou devant la TV, laissé à lui-même… Mais l’école ne peut assurer tous les besoins de gardiennage. La tension entre la mission de l’école et la difficile réalité pour les familles n’est pas nouvelle. Elle est nécessaire et mérite débat. Mais à Genève, celui-ci est occulté. Le DIP y a décidé, avant consultation, d’augmenter fortement l’horaire du primaire (+4×45 min. de 5e en 8e) au prétexte que le nouveau plan d’études romand (PER) l’imposerait et que les élèves ici travailleraient moins que ceux d’autres cantons, avec de pires résultats à PISA. |
Désinformation massive
Ces contre-vérités, ressassées par le journal du DIP1 à 250 000 ex. faussent le débat. Le primaire genevois est dans la moyenne Suisse.2 L’élève y travaille plus qu’à Fribourg3 si on ne compte pas l’éducation religieuse. Quant au PER, il n’implique pas de hausse d’horaire. Il fixe des quotas de matières en pourcent et est entré en force en 2011 sans changement d’horaire.
Corriger les dégâts de la politique libérale
Genève va donc voter sur l’école le mercredi matin de 8 à 11 ans. Le NON s’impose : en effet le DIP, en mains PS depuis 2003, n’a pas corrigé 10 ans de dégâts sous la libérale Brunschwig Graf, qui a sabré de 30% le « coût de l’élève ». La priorité est donc d’améliorer l’encadrement des élèves en injectant des postes, pas des heures. D’autant qu’en augmentant démesurément l’horaire de l’élève à 32 périodes (+ 10%), Genève serait le seul canton à imposer une même charge de 8 à 14 ans. Or nulle part un élève de 5e n’a le même horaire qu’en 11e au Cycle d’Orientation.
Prise en charge mercredi déjà garantie par la loi
L’horaire de 4 jours est certes une exception, mais qui se justifie notamment par le vote en 2010 de la loi sur l’accueil à journée continue. Ainsi 5 jours par semaine, l’offre extrascolaire est garantie et l’école n’a pas à se substituer aux activités artistiques ou sportives du mercredi liées à ce dispositif.
Conditions de travail et statut menacés
Enfin, avec 29 périodes d’enseignement, l’horaire est déjà chargé, mais a l’avantage de correspondre à celui de l’enseignant·e. Si demain l’élève voit son horaire passer à 32 périodes, le décalage avec le temps d’enseignement des profs péjorera l’organisation et les conditions de travail. Tous en pâtiraient ! Quant au statut unique des profs primaires aux divers degrés, il sera vite remis en question si la moitié d’entre eux doit enseigner le mercredi et pas l’autre en charge des élèves de 4 à 7 ans…
Olivier Baud
1 Clefs de l’Ecole N° 3 – avr. 2009, p.8 www.ge.ch/dip/ecole/clefs_ecole3.asp
2 Rapport sur l’éducation en Suisse 2010, p. 72, www.skbf-csre.ch/fr/monitorage-de-leducation/rapport-education/
3 olivierbaud.blog.tdg.ch/archive/2012/01/07/geneve-enseigne-davantage-que-fribourg.html