«pour une véritable politique d'accueil de la petite enfance»

«pour une véritable politique d'accueil de la petite enfance» : Oui à l'IN 143 et non au contreprojet le 17 juin

Trouver une place d’accueil pour un enfant avant l’âge scolaire est un parcours du combattant. Malgré l’ouverture de nouvelles crèches, seule la moitié des demandes reçoit une réponse favorable et les familles sont trop souvent amenées à accepter des solutions boiteuses.

 

     L’initiative propose d’introduire dans la Constitution le droit à une place d’accueil de jour pour chaque enfant en âge préscolaire et de garantir le libre choix du mode de garde. Elle définit aussi clairement les responsabilités de l’Etat et des communes. Le contreprojet de la droite parle d’« offre d’une place d’accueil adaptée aux besoins », expression floue et non contraignante qui ne définit pas les besoins. Il ne garantit pas le libre choix du mode de garde et ne changerait pas, en pratique, la situation actuelle.

     Nous affirmons le principe d’un nouveau droit social comme base indispensable pour développer l’accueil de la petite enfance, mais aussi pour mettre en avant d’autres revendications :

   Quel accueil ? Il doit tenir compte de la diversité de toutes les situations familiales.

   A quel coût ? L’accueil préscolaire est aujourd’hui payant. Les contributions sont calculées en fonction du revenu des parents, mais représentent une grande charge pour bien des familles. Tout enfant qui va à l’école est pris en charge par la collectivité. Pourquoi cette différence pour la petite enfance ?

   Quel statut pour le personnel de la petite enfance ? solidaritéS s’engage pour des conditions de travail correctes du personnel, par la professionnalisation, une valorisation des postes de travail et la municipalisation des crèches.

   Disposer de temps pour vivre avec ses enfants : le développement de l’accueil de la petite enfance ne doit pas être prétexte à imposer une flexibilisation toujours plus grande des conditions de travail.

     L’accueil préscolaire est indispensable pour que les mères puissent assurer l’indépendance financière et construire une vie en dehors de la famille. Mais s’ils le souhaitent, les pères et les mères, quel que soit leur métier, doivent avoir la possibilité de réduire leur temps de travail pour s’occuper de leur·s enfant·s, sans être pénalisés, voire dévalorisés ou traités de « fainéants » pour les hommes.

     La crèche est un espace de socialisation important, mais il n’est pas le seul. Avoir du temps favorise les espaces de vie collective et de partage entre enfants, entre enfants et parents et entre parents. Cela contribue à développer des liens dans les quartiers.

     Vivre avec nos enfants à l’âge préscolaire dans de bonnes conditions, c’est lutter en priorité pour le droit à l’accueil de la petite enfance, mais aussi pour l’obtention dans les négociations syndicales de la possibilité de réduire le temps de travail, des mères comme des pères, et ceci sans discrimination ni dévalorisation. 

 

Brigitte Studer