3ème université de printemps de solidaritéS
3ème université de printemps de solidaritéS : Un véritable succès
Du 18 au 20 mai derniers, le bimensuel « solidaritéS » a tenu sa 3e Université de printemps, qui rencontre un succès d’affluence croissant. Nous étions 145 à participer aux ateliers, plénières et débats, ainsi qu’aux performances culturelles et aux moments de détente qui ont été l’occasion de rencontrer une riche palette d’invité·e·s, beaucoup plus jeunes que les années précédentes.
Le site magnifique de la Bessonnaz, dans le Jura vaudois, a séduit tous les participant·e·s, de même que la grande maison qui nous servait à la fois de gîte, d’auberge (un grand merci aux camarades qui ont travaillé en cuisine !) et de lieu de réunion, avec possibilité de tenir plusieurs ateliers en simultané dans d’excellentes conditions, mais aussi de rassembler tout le monde dans une grande salle pour les plénières. |
Révolte contre le capitalisme
Le fil conducteur de ce dernier cru, c’était la montée de la révolte contre le capitalisme, avec le fond de l’air qui se colore parfois de rouge. Ainsi, vendredi soir, la parole était donnée à Nikos Lountos, militant grec du Parti socialiste des travailleurs, membre de la coalition Antarsya, à Gonzalo Donaire, un indigné espagnol de la Gauche anticapitaliste, et à Monika Karbowska, une militante féministe et altermondialiste franco-polonaise du CADTM. Ces trois interventions ont été suivies d’un débat passionné.
Après cette plongée dans les luttes sociales et politiques de l’Europe actuelle en crise, nous avons accueilli Michèle Millner, Yves Cerf et Maël Godinat, pour la reprise d’une création du Théâtre Spirale : Sur la tendresse du monde : de l’amitié entre Bertold Brecht et Walter Benjamin.
Samedi matin, samedi après-midi (deux tranches horaires) et dimanche matin, nous avions trois à quatre ateliers en parallèle, en tout quatorze, avec 2 à 3 invité·e·s à chaque fois, pour introduire la discussion, qui ont rassemblé chacun entre 20 et 40 participant·e·s. De l’avis général, la qualité des présentations et la richesse des discussions ont été supérieures aux années précédentes.
Un choix d’ouverture
La diversité des enjeux, la variété des points de vue présentés et l’ouverture aux débats qui traversent la gauche anticapitaliste avaient guidé le comité d’organisation (à dominante féminine), pour le choix des thèmes et des invité·e·s. La présence de quelques membres et sympathisant·e·s suisses du PDT/POP, de la Gauche anticapitaliste et de la mouvance libertaire est en particulier à saluer.
Samedi matin, l’atelier sur la crise économique et politique de la zone euro, bien que partant de diagnostics convergents, a débouché sur un pronostic contrasté : l’incertitude réside en particulier dans le degré de résistance du peuple grec qui a déjoué jusqu’ici toutes les machinations de la bourgeoisie européenne. Les débats sur les mobilisations syndicales, mais aussi sur le racisme et le populisme, ont traité de la division des travailleurs·euses et des nouveaux habits de la droite.
Les sept ateliers du samedi après-midi touchaient à des questions aussi différentes que les révolutions dans la région arabe, la question de l’hégémonie et de la contre-hégémonie, les 75 ans de la paix du travail, la question du pouvoir en Suisse, les nouveaux défis de l’écosocialisme, l’enjeu des sexualités « non conformes » et des nouvelles radicalités. L’atelier sur la création artistique et la subversion nous a réservé des moments d’intense émotion, avec Nicolas Roméas, directeur de la revue Cassandre, mais surtout avec les metteurs en scène Jean-Paul Wenzel et Jean-Claude Blanc, qui ont évoqué leur expérience.
Débattre pour rester unis
Le samedi soir, après la réunion des jeunes de solidaritéS et d’ailleurs, nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir six comédiens de Genève, José Lilo, Jeanne Demont, Felipe Castro, Julia Batinova, Pascal Gravat et Elodie Bordas, qui ont interprété de très beaux textes sur la colère et le refus de se résigner. Après, les mots, ce sont les voix et les sons qui ont fait vibrer le public, pendant que de nombreuses discussions se poursuivaient ailleurs, dans toute la maison.
Enfin, quatre derniers ateliers étaient prévus le dimanche matin, sur le marxisme en Amérique latine, les nouveaux espaces à conquérir par le féminisme, les luttes contre la dette et le débat entre altermondialisme et démondialisation. La aussi, l’implication de nos invité·e·s au sein de nombreux réseaux militants et de réflexion assurait des présentations variées, suscitant la discussion et parfois de fortes contradictions.
Ces deux jours et demi se sont conclus par un débat sur le bilan des présidentielles françaises et l’avenir d’une gauche combative, capable de combiner radicalité et aspirations unitaires, et de comprendre que l’essentiel des rapports de force se construit hors des échéances électorales, dans les luttes sociales.
Plusieurs interventions des participant·e·s ont insisté sur la nécessité de poursuivre le débat entre les militant·e·s anticapitalistes qui souhaitent construire un troisième pôle au sein du Front de gauche, et ceux-celles qui estiment qu’il faut poursuivre la construction d’un NPA indépendant, capable de défendre une orientation unitaire sur le terrain politique et social.
Rendez-vous est pris pour l’année prochaine, du 3 au 5 mai, pour la 4e Université de printemps du journal solidaritéS. Réservez d’ores et déjà cette date !
Jean Batou