Hillary Clinton et le coup d'État au Honduras

 

Ex-secrétaire d’Etat et épouse d’un ex-président des USA, Hillary Diane Rodham Clinton, candidate à l’investiture démocrate pour les élections présidentielles de 2016, a publié ses mémoires, Le temps des décisions (Paris, Fayard, 2014).

Mais l’image « progressiste » de la possible «première femme à la présidence des USA» pourrait bien être ternie par un article du chercheur Mark Weisbrot : « Hillary Clinton admet son rôle dans le coup d’Etat au Honduras » (rebelion.org, 13.112014).

Pour avoir opéré un tournant à gauche, le président Manuel Zelaya fut capturé par l’armée le 28 juin 2009 et destitué par un parlement de droite. Hillary Clinton admet qu’elle utilisa le pouvoir de son ministère pour s’assurer que Zelaya ne reviendrait pas à la présidence : «Dans les jours suivants, j’ai parlé à mes homologues de tout l’hémisphère, y compris la secrétaire d’Etat mexicaine, Patricia Espinosa. Nous avons établi les stratégies d’un plan pour restaurer l’ordre au Honduras et garantir que des élections libres et propres aient lieu rapidement et de manière légitime, ce qui rendrait la question de Zelaya non pertinente».

Selon H. Clinton, «Zelaya fut arrêté en raison de craintes qu’il se prépare à bafouer la Constitution et à prolonger son mandat». L’argument même des auteurs – politiciens et militaires véreux – du coup d’Etat… Mais Zelaya, qui proposait un vote sur la possibilité d’élire une Constituante, ne pouvait pas être candidat à sa réélection.

Les élections « libres et propres » (novembre 2009) eurent lieu dans un contexte de répression. Or, à l’appel du Front national de résistance populaire (FNRP), la population hondurienne avait boycotté ce scrutin, « remporté » par le conservateur Porfirio Lobo.

Tels sont les faits oubliés par des observateurs superficiels pour qui une poignée de main entre les présidents Barack Obama (USA) et Raúl Castro (Cuba) aurait transformé l’impérialisme étatsunien en lion herbivore… 

 

Hans-Peter Renk