La bataille pour l’accès à l’avortement continue à faire rage
De nombreux·euses activistes voient dans les dynamiques texanes un avant-goût de ce qui risque de se passer en décembre au niveau fédéral. En effet, la Cour Suprême statuera sur le cas de Dobbs v. Jackson Women’s Health Organization, ce qui pourrait rendre nul et non avenu le jugement Roe v. Wade de 1973 qui garantit l’accès à l’avortement légal.
Depuis la mise en application de la loi SB8 au Texas (solidaritéS n° 394), les féministes n’ont eu de cesse de tenter de la bloquer et d’empêcher la criminalisation des personnes continuant à pratiquer l’avortement.
Par exemple, le Centre pour les droits reproductifs et ses partenaires se sont portés parties civiles dans dans un procès à l’encontre d’Alan Braid qui a estimé qu’il était de son devoir de médecin de continuer à garantir l’accès à l’avortement. La plainte inclut également une demande à la Cour du district de déclarer la loi SB8 comme étant anticonstitutionnelle.
Le Département fédéral de la justice a également porté plainte contre le Texas, estimant que la loi SB8 violait la Constitution des États-Unis. Suite à celle-ci, une Cour fédérale a bloqué l’interdiction de l’avortement. Malheureusement, la Cour d’appel a réinstallé la loi, si bien que l’accès à l’avortement au Texas reste impossible, avec des conséquences gravissimes sur les droits et la santé des personnes touchées, ainsi que sur celles et ceux qui tentent de les aider à réaliser leur droit à l’autonomie corporelle.
En parallèle, les instances fédérales tentent de mettre en place des garde-fous législatifs qui permettraient de contourner les jugements des différentes Cours et de la Cour suprême. Ainsi, le Women’s Health Protection Act a été adopté par la Chambre des représentants, mais doit encore être validé par le Sénat pour devenir loi, ce qui risque de s’avérer plus difficile.
La mobilisation à tous les niveaux est plus que jamais importante : la rue doit continuer à mettre la pression sur les pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaires, tandis que les féministes menant de front les batailles légales doivent être soutenues face à une opposition toujours plus organisée et conservatrice.
Paola Salwan Daher