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BDS : Le festival de Locarno donne «carte blanche» à l'apartheid

Une rose pour la propagande sioniste,  des épines pour le peuple palestinien. Ainsi était représenté l’Etat d’Israël sur des affiches collées sur les murs de Locarno, demandant à la direction du festival du film de «ne pas donner carte blanche au racisme et à l’apartheid». Cette année, le festival a en effet choisi d’associer à son programme l’Israeli Film Fund et le Ministère des affaires étrangères de l’Etat sioniste, institutions chargées de la propagande en faveur de la « normalisation » de l’Etat occupant aux yeux de la communauté internationale.

Ce choix a provoqué de nombreuses réactions. Plus de 200 pro­fes­sionnel·le·s du cinéma ont signé un appel issu de la Palestinian Campaign for the Academic & Cultural Boycott of Israel (PACBI), membre du réseau international BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanction), demandant de renoncer à cette collaboration inacceptable. Par la suite, des cinéastes tu­ni­sien·ne·s ont retiré leurs films du festival, prenant la courageuse décision de mettre les intérêts de leurs frères et sœurs palestinien·ne·s devant celui de voir leurs œuvres diffusées devant un parterre de cinéastes internationaux.

La campagne s’est finalisée par une conférence de presse expliquant les raisons du boycott. La salle prévue s’est révélée étroite pour la centaine de personnes venues écouter l’acteur palestinien Saleh Bakri, le militant israélien de Boycott from within Ronnie Barkan, le cinéaste suisse Romed Wyder ainsi que la militante de BDS-Suisse Birgit Althaler. Malgré le fait que le festival ne soit pas revenu sur son choix, la campagne a permis, d’une part, de démasquer l’opération de propagande israélienne ainsi que la complicité de la direction du festival. D’autre part, à Locarno se sont tissés des liens étroits entre militantes et militants internationalistes de Suisse et d’ailleurs. La rose israélienne sort donc fanée de l’opération. Toujours plus nom­breux·ses à nous attaquer à sa tige, nous parviendrons à en émousser les épines.

Marie Nozière