Budget 2016 de la droite municipale en Ville de Genève

Budget 2016 de la droite municipale en Ville de Genève : Un budget de démantèlement social et culturel

Avec le vote du budget 2016 amendé par la majorité de droite du Conseil municipal (PLR, PDC, MCG et UDC), cette droite sortie renforcée des élections de ce printemps entame son programme annoncé de démantèlement des politiques sociales et culturelles de la Ville de Genève. Ce programme correspond à celui qu’appliquent la droite et l’extrême droite majoritaires dans le canton depuis une quinzaine d’années: organiser la pénurie sociale pour la majorité de la population, pour offrir des cadeaux fiscaux à une petite minorité de très riches ainsi qu’aux actionnaires des grandes entreprises multinationales. 

Des coupes conformes au projet de société de la droite

Pour rappel, les cadeaux fiscaux et les réductions d’impôts offerts par la droite au niveau cantonal ces derniers quinze ans enlèvent chaque année environ un milliard aux caisses de l’Etat. Cette politique de réduction des ressources de l’Etat n’a pas eu jusqu’à aujourd’hui des répercussions majeures sur les budgets de la Ville et notamment dans les domaines où elle joue un rôle essentiel en raison de l’absence ou de l’insuffisance de l’action de l’Etat, comme c’est le cas dans la culture, dans la politique sociale ou dans le soutien du tissu associatif.

Cela a changé avec l’arrivée de la nouvelle majorité de droite au Conseil municipal. Le programme de réduction massive des dépenses de la Ville de Genève entamé par la droite municipale (moins 50 millions de dépenses et le financement complet des investissements sans aucun emprunt extérieur d’ici 2020) vise à réduire massivement les budgets de la Ville pour les mettre en conformité aux nouvelles réductions d’entrées fiscales que la droite entend imposer au canton et aux communes : la taxation sur le lieu de domicile, la suppression de la taxe professionnelle et surtout, la réforme de l’imposition des entreprises (RIE 3) qui va diminuer les recettes fiscales de 600 à 700 millions de francs par année à Genève.

Après le démantèlement des services et des prestations fournis par l’Etat, la droite s’attaque aux maigres réserves qui subsistent à la Ville pour mener des politiques correctes en matière de culture, de politique sociale et de conditions de travail pour les employé·e·s des services municipaux.

 

 

Les restrictions dans la culture et dans le social n’ont rien d’inéluctable

 

Pour convaincre la population d’accepter les sacrifices qui en découlent comme étant inéluctables, la droite noircit et fausse complètement le tableau : la Ville dépenserait «beaucoup trop», traiterait ses employé·e·s comme des «privilégiés» et continuerait de creuser une «dette abyssale». La réalité financière et économique de la Ville est toute autre. Le budget 2016 présenté par le Conseil administratif prévoyait un excédent de recettes de 8 millions. Les intérêts que la Ville paye pour sa dette sont passés de 60 millions de francs en 2008 à 21 millions cette année.

 

Carole Rigaut

 

La droite évite soigneusement de rapporter la dette de 1,5 milliard de la Ville à la richesse de la Ville, non seulement en termes de patrimoine, mais surtout en termes de richesses produites, année après année. Le produit intérieur brut (PIB) s‘élève en Ville de Genève à plus de 113 000 francs par habitant·e, ce qui place Genève à des niveaux (au net des différences de pouvoir d’achat) comparables aux îlots de richesse les mieux nantis du monde : Zurich, Bâle, Zoug, City de Londres, Qatar, Luxembourg, …

C’est dans ce contexte de richesse extrêmement mal redistribuée qu’il faut situer le débat autour des moyens que se donnent les collectivités publiques pour répondre aux besoins de la grande majorité de la population, pour garantir l’emploi, l’accès à l’éducation, à la santé, à la culture, etc. Le programme des caisses vides et de casse sociale déjà bien entamé au niveau du canton arrive aujourd’hui en Ville. L’opposition au programme de casse sociale et culturelle de la droite passe par la mobilisation sociale et l’engagement pour faire aboutir et gagner les référendums !

Tobia Schnebli

 


Non aux coupes budgétaires dans le social et la culture 

Signez les 2 référendums

 

Face à l’adoption du budget amendé par la majorité de droite du Conseil municipal, une coalition composée des forces politiques de l’Alternative (PS, EàG et Verts) ainsi que des organisations syndicales, des associations et des mouvements actifs dans les domaines culturels, sociaux et associatifs affectés par les coupes budgétaires ont lancé plusieurs référendums. Pour des raisons pratiques, sur un total d’une dizaine de référendums possibles, il a fallu réduire à 4 le nombre de référendums lancés.

Le défi est de taille avec environ 5000 signatures à récolter pour chaque référendum, soit un total de 20 000 signatures en 40 jours et uniquement auprès des citoyen·ne·s, suisses et étrangers, ayant le droit de vote en matière communale en Ville de Genève.

Les 4 référendums lancés attaquent les 4 principales catégories de coupes dans le budget 2016 et portent sur 7,3 millions de coupes sur un total de 10 millions de coupes opérées par la droite :

  • 4,1 millions de francs de coupes avec la réduction de 2,5 % sur le fonctionnement des services et des mandats pour de nombreuses prestations à la population (sauf les rénovations d’immeubles);
  • 1,9 million de francs de coupes avec la réduction de 2 % sur toutes les subventions accordées dans le social, la culture, la solidarité internationale (sauf les crèches, le Grand Théâtre et les sports);
  • Près de 700 000 francs de coupes avec la réduction de 10 % sur l’ensemble des Fonds culturels généraux (danse, théâtre, musique, chorale, cinéma);
  • La réduction de plus de 600 000 francs sur le fonds chômage, destiné à la réinsertion professionnelle.

2 × 5000 signatures en 40 jours à récolter en Ville de Genève : le défi est de taille et il est urgent.

Téléchargez les feuilles de signature sur solidarites.ch

Merci de signer /faire signer/aider à récolter des signatures !