G8 last minute

G8 last minute

Au moment où nous bouclons le parlement genevois vient de consacrer 7 ou 8 heures au G8 et à ses suites. Il en émerge quelques points…

  • les libéraux menés par un Pierre Weiss hystérique dénoncent les «serpents zapatistes» (sic!) que l’Etat de Genève réchaufferait en son sein et exigent qu’ils soient licenciés de la fonction publique. Visés par ce nouveaumaccarthysme: Olivier de Marcellus et Eric Decarro, porte-paroles du Forum Social Lémanique, ayant participé aux négociations en vue de l’accord entre autorités et FSL. Le fait que Decarro soit président national du Syndicat des services publics n’est pas pour refroidir ces ultra-libéraux. Sur cette question, le conseiller d’Etat PS Charles Beer repoussera allégations et exigences outrancières de Weiss. Mais si la motion de la droite comportant une invite allant dans le même sens que ces exigences ne sera pas votée, la déclaration du Conseil d’Etat – par la bouche de Mme Spoerri – affirme que le gouvernement vérifiera si parmi ses fonctionnaires ils s’en trouverait ayant violé ce «devoir de réserve» qu’on met en batterie contre la liberté d’expression des travailleuses-eurs du public. Affaire à suivre donc!
  • le Conseil d’Etat, par la bouche de Micheline Spoerri, s’est décerné un satisfecit en évoquant le ballet des délégations ayant transité par notre aéroport. La Conseillère d’Etat libérale se félicitera aussi d’avoir «sécurisé» nombre de «sites sensibles» dont le joyau constitué par le siège de l’OMC. Quand on sait que le 30 mai à Genève, lors de la première manif off «pour la liberté de mouvement», des manifestant-e-s ont pénétré sans problème dans l’enceinte même d’une OMC apparemment à peine gardée, et que c’est entre autres notre ami Rémy Pagani qui – à tort ou a raison – a usé du mégaphone pour aider à les ramener sur la rue… on s’interroge: naïveté ou couverture d’une provocation n’ayant pas réussi?
  • en réponse à une interpellation et par la bouche de son président Laurent Moutinot, le Conseil d’Etat a proclamé la caducité de son arrêté du 5 juin interdisant toute manifestation ou rassemblement, en cherchant au passage à en minimiser la portée. Cet «état d’exception» aura ainsi duré une dizaine de jours… Mais au-delà de la caducité de l’arrêté c’est un durcissement en matière d’«autorisations» octroyées pour l’organisation de manifestations qu’on nous annonce
  • enfin les parlementaires genevois auront accepté que soit constituée une «commission d’experts» pour faire le bilan des «évènements». Cette décision aura, eu le mérite de permettre d’enterrer une série d’objets proposés par la droite dont la motion exigeant la chasse aux sorcières évoquée ci-dessus. Deux textes seulement auront ainsi été votés, l’un sans problème porte sur l’indemnisation des commerces ayant subi des dégâts, l’autre par contre «remercie» toutes les polices (dont les Allemands) qui ont déployé leurs efforts sur notre territoire – sans piper mot ne serait-ce que des dérapages du mardi soir. Il a été voté à une quasi-unanimité, allant des bancs de l’UDC à l’extrême-droite à ceux du PS! Seuls s’y sont opposés des
  • député-e-s ADG, de solidaritéS en particulier!

(pv)