La discrimination, principe directeur de la politique dimmigration. Suisse: un essai sur le racisme dEtat (1942-2002)
La discrimination, principe directeur de la politique dimmigration
Suisse: un essai sur le racisme dEtat (1942-2002)
Anne Weill-Lévy, Karl Grünberg, Joelle Isler Glaus
Editions Cora, 160 pages. Peut être commandé directement auprès dACOR-SOS Racisme.
Le premier tome de cet essai sur le racisme dEtat en Suisse est paru en juin 1999 aux Editions Cora. Synthèse des recherches menées par Anne Weill-Lévy, juriste, Karl Grünberg, travailleur social et secrétaire général de lAssociation romande contre le racisme (Acor) Sos racisme, et Joelle Isler Glaus, journaliste, cet ouvrage couvrait la période 1900-1942 et portait sur la naissance de la «politique des étrangers» et sur lantisémitisme qui la caractérisait. La Commission indépendante dexperts Suisse-Seconde Guerre mondiale (CIE), sous la conduite de lhistorien Jean-François Bergier, a répertorié cet essai et la fait figurer dans ses sources bibliographiques. Lors de la parution du premier tome, au printemps 1999, la guerre ravageait lex-Yougoslavie et la «politique des étrangers» discriminait les ressortissants de ce pays. DEuropéens quils avaient été, ils devenaient désormais «ressortissants du troisième cercle». Réputés inassimilables, ils ne pouvaient plus se voir attribuer dautorisations de séjour.
Le second tome de cette étude est paru le 30 avril 2003. Cet ouvrage couvre la période 1942-2002 et commence avec la politique de la «barque pleine» proclamée en août 1942. Il prend fin avec lexamen de la Loi sur les étrangers (LEtr) que le gouvernement suisse veut faire voter par le Parlement. Elle légalisera la discrimination selon lorigine des bénéficiaires dautorisation de séjour. En avril 1998, le Comité de lONU pour lélimination de la discrimination raciale jugeait que «la conception et les effets de cette politique sont dégradants et discriminatoires et, par conséquent, contraires à la lettre et à lesprit de la Convention (antiraciste de lONU).»
Louverture dune nouvelle voie et la remise en question de cette conception raciste animent la volonté qui sous-tend ce travail sur le racisme dEtat en Suisse. Les auteurs ont montré que cette conception est un héritage de la stabilité du système politique suisse dont les valeurs sont celles du colonialisme triomphant du XIXe siècle. Elle a suscité laveuglement et la complicité face au nazisme. Le débat sur lhistoire, auquel la Commission Bergier a apporté une contribution décisive, a éclairé la compréhension de ces phénomènes.
Mais ce racisme dEtat a survécu à la chute du nazisme et présidé à loppression de limmigration. Avec la LEtr, il cherche aujourdhui à faire régresser à son credo néocolonialiste les institutions de ce pays. Cette politique constitue non seulement un danger pour les personnes quelle discrimine, mais également pour tous les habitants de ce pays. Elle menace non seulement limmense majorité des habitants de notre planète, mais également tous les Européens dont les gouvernements sont tentés par la discrimination des «extra-communautaires».