La Gauche Anti-Capitaliste agira ensemble a l’échelle de l’Europe

La Gauche Anti-Capitaliste agira ensemble à l’échelle de l’Europe

Après s’être réuni-e-s tous les six mois depuis l’an 2000, en marge des sommets de l’UE à Lisbonne, Paris, Bruxelles, Madrid et Copenhague, c’est à Athènes qu’a eu lieu, les 9 – 10 juin la 6e conférence de la Gauche Anti-Capitaliste Européenne (GACE)1. Comme lors de toutes les dernières conférences, solidaritéS y était présent et nous publierons la déclaration de la Conférence dès que disponible dans sa version finalisée.


Rappelons que cette Conférence rassemble des partis mouvements ou alliances, de différents courants et cultures politiques de départ, qui adoptent une orientation clairement anticapitaliste, internationaliste, antiraciste et féministe, dans la perspective d’un socialisme démocratique et qui, dans leurs pays oeuvrent à rassembler la gauche radicale par le dialogue, le pluralisme et la coopération, afin de créer une alternative politique européenne, contre l’hégémonie de la social-démocratie néolibérale.

Rassembler les anticapitalistes

L’«acquis» des Conférences passées – outre le climat de confiance, de débat fraternel et la capacité de travailler ensemble – porte sur le projet d’un regroupement anticapitaliste et pluraliste sur les plans national et européen, la lutte contre la guerre impérialiste, le combat contre la politique néolibérale, le soutien et la participation au «mouvement des mouvements», nouvelle force sociale internationale, la lutte contre l’Union Européenne, ses institutions et ses politiques, en faveur d’une autre Europe, socialiste, démocratique, écologiste et égalitaire, sans exploitation du travail ni oppression des femmes.


La méthode de travail habituelle est de confier l’organisation, ainsi que la préparation du projet de déclaration au parti «du pays» où se tient le sommet de l’UE. Pour la Grèce, en l’absence d’une organisation «de référence» émergeant du bouillonnement riche, mais fragmenté de la gauche anticapitaliste grecque, un comité d’accueil ad hoc a été formé par plusieurs organisations, qui ont pu assister à la Conférence en tant qu’observatrices. Après la Conférence s’est en outre tenue une rencontre entre les participants et les organisations de la gauche radicale grecque intéressées.

Participation fournie

Etaient présents à la Conférence d’Athènes le Bloc de Gauche (BdE) du Portugal, le Parti socialiste écossais (SSP), l’Alliance Rouge-Verte du Danemark (RGA), la Ligue Communiste Révolutionnaire française (LCR), le Parti de la Refondation Communiste d’Italie (PRC), l’Alliance socialiste (SA) anglaise, le Socialist Workers Party (SWP), Corriente Roja et Espacio Alternativo de l’Etat espagnol, les Suisses de solidaritéS, le Parti de la solidarité et de la liberté de Turquie (ÖDP).


Ont assisté comme observateurs – mais participant aux débats – le Parti socialiste de Grande Bretagne et le Parti Socialiste d’Irlande (ex-Militant), l’organisation grecque Synaspismos et, faisant partie de la mouvance des PCs, Izquierda Unida de Catalogne… Observateur aussi, le Parti communiste allemand (DKP) était là comme représentant d’un réseau des «Ami-e-s de la Gauche anticapitaliste européenne» récemment constitué en Allemagne par des membres d’organisations de différents courants.

Non à la superpuissance européenne

La guerre impérialiste, la récession économique internationale, le rôle de l’UE, la nouvelle agression antisociale contre salarié-e-s, jeunesse, femmes, et immigré-e-s, provoque de nouvelles mobilisations et favorise un processus de clarification au sein des mouvements ouvrier et social. Dans les douze mois, les classes dominantes européennes vont lancer une grande opération pour renforcer l’UE et la marche en direction d’un Etat impérialiste supranational.


A l’échelle européenne la social-démocratie jouera un rôle central pour «convaincre» le monde du travail d’accepter les réductions de salaires, des retraites, du logement, de l’éducation, de la santé, ainsi que des attaques contre les droits démocratiques et d’asile. En revanche, elle plaidera pour «défendre l’Europe» en créant une armée européenne, en augmentant les dépenses militaires et en soutenant les capitalistes européens dans la guerre économique internationale.

L’échéance des urnes en 2004

Dans ce contexte, la Gauche anticapitaliste européenne devrait jouer un rôle important dans les mobilisations sociales et a décidé de travailler à une présentation commune en vue des élections européennes l’an prochain. Dans ce sens, la Conférence a décidé de mettre en chantier un «Manifeste» électoral commun, destiné à un large public à l’échelle européenne, combinant une synthèse de nos positions de fond et une série de mesures et de revendications immédiates.


La Conférence a également décidé de mandater les organisations «fondatrices» de la Conférence (BdE portugais, LCR française, SSP écossais et RGA danoise) pour effectuer un travail exploratoire et d’enquête en vue de l’élargissement de la Conférence en direction des pays de l’Europe de l’Est.

Nouvelle étape

Qu’on ne s’y trompe pas. Au-delà des échanges et des débats qui ont eu lieu jusqu’ici, la mise en route d’une pratique commune à l’échelle européenne, notamment à travers la perspective d’une bataille électorale menée ensemble, est une étape capitale et un défi sans précédent pour la gauche anticapitaliste du continent.


Les enjeux pour les luttes ici sont aussi essentiels. Ainsi, dans le processus de construction de cette «alliance socialiste» nationale qui nous fait encore défaut, il serait irresponsable d’être absents de ce chantier européen. Nous serons donc à Saint-Denis, en novembre, où se tiendra la 7e Conférence de la GACE, à la veille du Forum Social Européen.


Pierre VANEK

  1. En juin 2000 la conférence n’a pas eu lieu en Suède.