G20

G20 : Hambourg en état de siège


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Le G20,  réunion des 19 pays les plus puissants du monde et de l’UE, a été créé en 1999. Son but déclaré: favoriser la stabilité financière du monde et mieux représenter le poids économique des différents pays, notamment des pays émergents.

Mais, à l’instar du G8, cette réunion apparaît toujours plus comme organe visant la régulation du système capitaliste mondial. Cette année, le sommet a eu lieu à Hambourg, ville natale de Merkel et bastion du mouvement autonome allemand, un choix explosif qui sera reproché par la suite à Merkel.

Dans le bunker de leur « démocratie » et derrière les sourires de façade, les négociations du G20 n’ont fait que révéler l’état du monde. En effet, ce sommet a confirmé le leadership de l’Allemagne au niveau Européen. Il a également montré que les USA pouvaient s’affranchir sans autres du traité sur le climat qu’ils ont ratifiés lors de la COP 21 en 2015. Cet exemple, ainsi que les tensions survenues durant ces deux jours démontrent, s’il en était besoin, la faillite de l’utopie d’une gouvernance mondiale à même de régler les problèmes au niveau global.

Shut down the logistics of Capital?

«Horror-nacht von Hambourg», «Les pires émeutes depuis vingt ans». Au-delà des gros titres de la presse dominante, les rues de Hambourg ont vu s’affronter et se compléter début juillet trois formes d’actions politiques: manifestations de masse, actions de désobéissance civiles et émeutes. La surmédiatisation de cette dernière forme d’action et sa récupération politique ont comme trop souvent occulté le message de l’ensemble des manifestant·e·s. Cet élément devrait pousser les black bloc à s’interroger sur la pertinence de leurs mode d’action.

Pour contrer les manifestant·e·s, les forces de l’ordre étaient venues en nombre (20 000 policiers, canons à eau, hélicos…) Quelle étrange sensation de se trouver dans une ville en état de siège. Durant le sommet, la tactique policière a été de juguler la contestation dans les quartiers populaires de St Pauli et Schanzenviertel. Elle a également empêché l’établissement de campements anticapitalistes, pourtant autorisés par le pouvoir politique. Face au traitement médiatique de ce G 20 et à la répression policière, la question se pose: faut-il encore, en tant que militants révolutionnaires participer à ce genre de sommet? Ou comme le suggèrent certains anarchistes déserter ces grandes « messes » pour concentrer la contestation dans le quotidien de nos existences.

Autre fait à souligner, c’est que le principal slogan des manifs «Anti capitalista» ainsi que l’appel des organisateurs du sommet «Shut down the logistics auf capital» s’inscrivent dans la continuité des mouvements de protestation Occupy Wall Street, mouvement des places, printemps 2016 en France… Survenus après la crise de 2008, la mobilisation contre ce G 20 et tous ces mouvements sociaux marquent une rupture avec le mouvement altermondialiste du début du siècle. En effet il ne s’agit moins de croire en un autre monde possible mais de mener une lutte à mort contre le système capitaliste.

Au-délà de l’analyse politique, pour moi et je pense les trois autres camarades de solidaritéS présents au sommet ce fut une expérience riche en émotions et en enseignements. En effet, participer à une manifestation de 75 000 personnes, à des sit-in, et rencontrer d’autres camarades marquent durablement une vie de militant. JL